Armée: les milliers de jeunes voulant partir au nord devront attendre

Débuté il y a une dizaine de jours, le recrutement des 2000 militaires avait suscité beaucoup d'intérêt auprès des jeunes…

Débuté il y a une dizaine de jours, le recrutement des 2000 militaires avait suscité beaucoup d’intérêt auprès des jeunes Maliens. Parmi eux beaucoup se sont dit motivés pour la reconquête du nord. L’annonce du report a fait l’effet d’un coup de massue. l’armée…contre le chômage C’’est à  l’Ecole de gendarmerie de Faladié que sont reçus les candidats. Il y a foule, en majorité des jeunes gens ont l’âge varie de 18 à  22 ans. Ils sont pour la plupart des recalés du bac, DEF et mêmes des jeunes diplômés sans-emplois. Coincés dans un rang fourni, ils acceptent volontiers de parler de leurs motivations. Pour quelques-uns, C’’est la réalisation d’un rêve : être porteur d’uniforme. Mais pour les autres, les plus nombreux, C’’est avant tout pour partir au nord pour libérer les trois régions occupées afin de laver l’affront du Mali. Enfin, C’’est tout simplement une solution pour avoir un emploi, en ces temps difficile… Au milieu du rang sous le soleil du vendredi dernier se trouve Mohamed Habib Koné. « Je suis chauffeur, ma motivation réelle pour déposer ma candidature est le manque du travail. J’ai fait le DEF deux sans succès. Avec ce recrutement je pense profiter d’une opportunité à  saisir ». Même motivation pour Mamadou Diarra qui a passé le baccalauréat trois fois sans succès. « Nous n’avons pas le choix. J’ai été exclu de l’école et aujourd’hui, je pratique du sport. Entant que sportif je me vois en mesure de faire l’armée » affirme –t-il. Son voisin aussi met tous ses espoirs dans ce recrutement. « C’’est la deuxième fois que je suis candidat pour entrer dans l’armée. En 2010 J’ai payé 150 000 FCFA à  quelqu’un qui s’est volatisé avec mon argent, sans que J’aie gain de cause. Je pense avoir de la chance cette fois-ci» confie–t-il avec le sourire sur les lèvres. s’engager pour libérer le Nord Mais il n’y a pas que des chômeurs dans la queue. Parmi ces jeunes candidats, on retrouve également des étudiants, des employés et même des propriétaires structures privées. Ibrahim Kanté est fils de magistrat. à‰tudiant en licence dans une université privée de la place, il a décidé de devenir militaire pour sauver son pays des envahisseurs rebelles et terroristes. « Je suis meurtri de voir mon pays sombré dans la crise dont le responsable est l’apatride rebelle réclamant son indépendance. J’ai décidé de tout laisser tomber pour devenir militaire avec un seul objectif d’aller me battre au nord». Si Kanté est issu d’une famille aisée, Adama Diarra 22 ans est quant à  lui apprenti chauffeur. Mais ils partagent le même objectif, «libérer le pays ». l’occasion a fait des larrons Ce recrutement de 2000 militaires a été une opportunité pour certains de se faire de l’argent. A cette occasion certains esprits très malins ont créé des parkings des motos et d’autres vendent les cartes de recharge, les sandwiches pour ceux qui passent toute la journée place. Des jeunes militaires se sont convertis en intermédiaires. Ils collectent les dossiers des candidats, en échange d’un certain montant, et se chargent de les déposer. C’’est du moins ce qu’affirment les jeunes postulants, mais cette information a été fermement démentie par un militaire que nous avons approché. « Les militaires qui déposent les candidatures sont des parents et des proches de certains candidats » affirme notre interlocuteur qui est béret vert. Au moment o๠nous quittons le site, 5007 dossiers avaient été enregistrés mais la queue à  l’extérieur laisse présager une augmentation substantielle de ce nombre. Il faut signaler que ce recrutement ne concerne pas les femmes. Un report mal compris Vers midi, samedi dernier, alors que de longues files étaient encore visibles dans la cour de l’à‰cole de gendarmerie, une infirmation est tombée de la part des organisateurs du recrutement: suspension de l’opération et report à  une date ultérieure. Accueillant cette nouvelle avec désespoir et tristesse certains candidats se sont dit révoltés, surtout qu’aucune raison n’a été avancée pour justifier cette décision.