Armée malienne : fin de la guerre des bérets

Première activité publique de la Commission Dialogue et réconciliation, une cérémonie de réconciliation entre factions militaires rivales du Mali s'est…

Première activité publique de la Commission Dialogue et réconciliation, une cérémonie de réconciliation entre factions militaires rivales du Mali s’est tenue au palais présidentiel de Koulouba ce mercredi 26 juin 2013 dans l’après-midi. Empreinte d’émotion, la réunion a vu la participation des corps habillés qui ont offert un spectacle que les Maliens rêvaient de voir arriver depuis plusieurs mois, tant les tensions au sein de l’armée étaient mal vécues par les populations. On a donc vu hier des « bérets rouges », restés fidèles au président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, et des « bérets verts », partisans du capitaine Sanogo,  » se donner l’accolade, eux qui s’entretuaient il y a encore quelques mois. Le Premier ministre en tête, une dizaine de membres du gouvernement, le président du Comité militaire de suivi des reformes des forces armées et de sécurité, le capitaine Amadou Aya Sanogo, les présidents des institutions de la Républiques, les responsables des confessions religieuses, les chefs des services militaires et paramilitaires ainsi que les représentants des familles fondatrices de Bamako – Niaré, Touré, Dravé – ont assisté à  cette cérémonie de « pardon » présidée par Dioncounda Traoré lui même. « Si la guerre a été nécessaire pour jeter hors de nos frontières tous les jihadistes, trafiquants et autres bandits armés, le dialogue s’impose désormais pour nous rapprocher les uns aux autres et guider nos pas vers un destin commun », a déclaré en ouverture Mohamed Salia Sokona, président de la Commission dialogue et réconciliation. Pour lui, la cérémonie est « le signe d’un retour définitif de la paix ». La demande de pardon de Amadou Haya Sanogo Le point le plus marquant de la rencontre est sans nul doute l’allocution du capitaine Amadou Aya Sanogo. Ce dernier a solennellement demandé « pardon à  la communauté malienne ». Un pardon sincère à  l’endroit de toute personne affectée par cet incident qui a opposé les militaires, précise-t-il. « Avant l’uniforme, nous sommes des humains et nous commettons des erreurs mais pas de façon délibérée. Et nous osons croire que nos excuses seront acceptées », a espéré le président du comité militaire de reforme des forces armées et de sécurité qui a donné l’assurance que les divergences appartiennent désormais au passé. « Frères et sœurs, neveux et nièces, je vous ai appelés pour que nous nous donnions la main. Je vous ai appelés pour vous demander que nous resserrions nos liens pour qu’entre Maliens, la mésentente fasse place à  l’entente et à  la complicité pour un Mali au dessus de tout », a à  son tour déclaré le président Traoré. Il a rappelé, en écho à  la demande de pardon du Capitaine Sanogo, qu’il « pardonne sincèrement pour l’offense qui m’a été faite et demande humblement pardon pour le mal que J’ai pu faire dans l’exercice de mes fonctions ». Le président de la République a annoncé la libération sans délai de toutes les personnes détenues dans le cadre de ce contentieux avant de s’engager à  Âœuvrer sans relâche pour la consolidation de la réconciliation au sein des forces de défense et de sécurité. Prières et bénédictions des chefs religieux pour le retour de la paix dans les casernes et dans le tout le pays ont mis fin à  la cérémonie.