Art de vivre : l’hiver au chaud…

Le temps du renforcement de l'arsenal de séduction des femmes est venu. Pendant que l'Europe signe un protocole d'accord avec…

Le temps du renforcement de l’arsenal de séduction des femmes est venu. Pendant que l’Europe signe un protocole d’accord avec la Russie pour avoir du gaz durant l’hiver, sous nos cieux, les femmes mariées préparent l’hiver qui s’annonce à  grands pas. « Il fera froid cette année, les signes annonciateurs sont déjà  perceptibles avec la canicule du jour qui contraste d’avec la fraicheur le soir venu alors on se prépare » avoue une belle sonrha௠trouvée en plein marchandage au marché rose de Bamako. Madame, bien que mariée depuis plus d’une décennie, affirme ne rien laisser au hasard pour amadouer son « papa chéri ». Ce petit nom donné à  son mari est le signe d’une coquetterie certaine. « Mon petit chéri aime les bons goûts et puisqu’il rentre éreinté par le boulot, je me dois de chercher les meilleurs encens. Ici, tanty Kandja me propose beaucoup de choses mais je préfère les cocktails avec les boules en provenance de l’Asie et trempées dans des parfums exotiques ». La vendeuse, tanty Kandja, pour sa part étale son savoir faire « je suis l’antidote des hommes infidèles : je prodigue des conseils aux femmes et leur donne toujours ce qui abat le mari. Encens, petits pagnes, draps travaillés, parfums de chambre, ceintures de perles, tout y passe ». Dans cette échoppe que les femmes fréquentent avec discrétion, les secrets ne se partagent pas. On y entre sceptique et on en sort confiante avec un sourire malicieux car certaines d’avoir les armes essentielles pour dompter le mâle. Dans ce marché des femmes, les petits pagnes que les bamakoises appellent affectueusement «pindelou » se monnayent entre 2 500 et 5 000 francs CFA. Toutes les couleurs sont disponibles. Les pagnes sont conçus avec du coton, du satin pour les bourses moyennes ou de la soie pour le haut de gamme. Ils sont baptisés « titre foncier », «punition », « obligation de réserve ». Ils comportent des messages du genre « je suis à  toi C’œur, prends moi, qui est ta reine, à  toi de jouer… ». Maya, la taille fine, le teint foncé, soutient «je n’aime pas trop les petits pagnes car je n’ai pas un tissu adipeux à  mettre en valeur donc je choisis les nuisettes tissées en laine. Elles sont originales et s’échangent à  7 500 francs. J’en ai déjà  en rouge et mon homme n’a jamais réussi à  résister donc je renouvelle et renforce l’arsenal. Je prendrai aussi des bâtonnets imbibés d’odeurs enivrantes pour lui faire oublier le stress de la journée ». Dans cette antre des femmes, nous avons croisé monsieur Thiémis. Ce camerounais, comptable de profession, ne cache pas les raisons de sa visite. « Je suis venu chercher des ceintures de perles pour madame qui préfère celles faites avec les grosses perles ». Une vendeuse de ces fameuses ceintures affirme qu’il en existe « différentes sortes : les perles argentées qui brillent dans l’obscurité coûtent plus chères, les grosses perles dénommées « criminelles du soir » sont l’apanage des dames et des femmes fortes, les petites perles de couleurs multiples dites « menottes » et « guillotines» sont l’affaire des jeunes ». Le froid avance à  grands pas. Les hommes ignorant ce qui se trame seront obligés de se tenir à  carreaux car entre les effluves, les ceintures et les pagnes, les femmes ont tous les atouts pour livrer bataille et gagner une guerre sans opposition.