Assises sur l’occupation :  » Ceux qui parlent de négociation redoutent les conséquences de l,intervention militaire »

l'exercice a déjà  eu lieu à  Bamako pour les ressortissants du nord mais cette fois, on sent l'exaspération, la fatigue,…

l’exercice a déjà  eu lieu à  Bamako pour les ressortissants du nord mais cette fois, on sent l’exaspération, la fatigue, la révolte chez toux ceux qui vivent l’occupation, la charia et les exactions en tous genres. Réunis à  Bamako, à  l’occasion des Assises sur l’occupation organisées par la Coalition pour le Mali, les 3 et 4 octobre, de nombreux élus, responsables associatifs ou membres de la société civile ont réagi. C’’est le 1er vice président de la Coalition Tiébilen Dramé qui le premier a pris la parole : «Â Il faut discuter avec les Maliens et chasser les seigneurs de guerre étrangers, car le temps qui nous sépare d’une éventuelle action militaire doit être mis à  profit pour explorer les possibilités de dialogue avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences. Ils sont nos compatriotes. Notre main tendue ne doit pas se refermer. En revanche, les seigneurs de guerre étrangers doivent quitter le Mali. Les gouvernements de leurs pays d’origine et la communauté internationale doivent nous aider à  les chasser ». Des propos que ne partagent pas tous les intervenants. Pour Moussa Maiga, 78 ans, ressortissant de Douentza, il n’y a plus d’eau ni d’électricité depuis deux mois à  Douentza. Les hommes du Mujao qui ont chassé les groupes d’autodéfense, recrutent et appliquent des conditions de vie insupportables. Une état de fait que récuse, Mr Ouloguem, président d’une brigade d’autodéfense : «Â Les jeunes se sont opposés à  ces hommes, ils criaient : «Â  A bas l’Azawadi ! » «Â Vive le Mali » ! Pro-négociation contre Pro-intervention Pour ce représentant du Haut conseil islamique à  Douentza, l’arrivée des militaires est préférable. Même son de cloche chez Mme Barry, adjointe au maire d’une localité du cercle de Douentza : « Les femmes ont peur d’aller au marché, le climat est tendu et il n’y a même plus de structures de santé, ni de prise en charge pour les futures mères. La situation est intolérable ». Prenant la parole, la député de Douentza, Mme Dicko a tenu à  apporter quelques éclaircissements : Parfois à  15km, sur un poste de contrôle, ils fouillent les femmes peuls pour voir si elles n’ont pas de gris-gris sous leurs habits. Je vous le dis, C’’est la terreur à  Douentza ! Si l’on vous prend entrain de fumer, on vous donne 5 gifles. Alors nous sommes clairs, nous voulons la solution militaire ! » Dans le cercle de Tenenkou, un représentant s’est lui plaint de l’absence d’infrastructures : « Les écoles sont fermées, il n’y a plus d’administration ». Ce ressortissant a aussi peur de l’intervention et de ses conséquences sur la population. Oumar Maiga, député à  Diré, dans le cercle de Tombouctou, a lui interpellé l’audience sur la situation catastrophique de sa commune. « Ils ont tout détruits, je parle du Mujao, d’Ansar Dine, ce sont tous les mêmes. Notre cercle est à  terre, pas d’écoles ni de centres de santé. Il faut que l’état malien s’assume ! Lorsque vous regardez la télévision malienne, vous avez l’impression que ce pays n’est pas occupé aux 2/3 ». Et de préciser que l’occupation n’est pas seulement le fait des étrangers mais aussi de Maliens eux -mêmes : « Ce sont nos propres frères qui nous terrorisent » a précisé l’élu. Oumane Cissé de la société civile de Diré a pointé du doigt la peur qui tenaille certains : « Il y a chez les pro-négociation, une peur des conséquences de l’intervention armée ». Et pour Mme Diallo Fatoumata, du cercle de Goudam, il faut agir : « Nos hommes souffrent, ils sont violentés chaque jour. Et les femmes sont fatiguées de subir leur loi au quotidien. » Exercice verbal, thérapie de groupe, exutoire, les propos ont fusé et la salle s’est échauffée lorsqu’un ressortissant de Goudam a fustigé tous ceux qui prônaient la négociation en les accusant de complicité avec les assaillants : « Si l’on écoute la plupart des interventions, on peut dire que les partisans du Mujao et du MNLA sont dans cette salle, ils sont parmi nous ! » Une intervention qui a suscité applaudissements et vives réactions. Montant au créneau, l’honorable Sandy Haidara, député de Tombouctou a ensuite tenté de ramener un peu de raison en calmant les passions : « Il est clair que nous ne voulons pas du MNLA ni des autres. Ils sont responsables de cette situation. Ils doivent être punis pour cela car ce sont eux qui ont mis le Mali dans cette situation. Aujourd’hui, C’’est impunité Zéro pour ces criminels. Nous en appelons à  la CEDEAO, aux Nations unies et à  toux ceus qui peuvent nous aider pour sortir de cette situation lamentable. Les débats continuent aux Assises de l’occupation. Nous y reviendrons.