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Assistance juridique et judiciaire : le secteur privé invité à œuvrer pour le financement

Du 14 au 15 septembre 2021, une cinquantaine de personnalités issues du secteur privé malien, et des partenaires techniques et…

Du 14 au 15 septembre 2021, une cinquantaine de personnalités issues du secteur privé malien, et des partenaires techniques et financiers se sont  retrouvées à Bamako, dans le cadre d’une conférence sur la contribution du secteur privé au financement de l’assistance juridique et judiciaire. Initiée par Mali justice project de l’USAID, en partenariat avec le Ministère de la justice et des droits de l’Homme et le Conseil National du Patronat, la rencontre vise à exhorter les décideurs du secteur privé à cofinancer l’aide juridique et judiciaire en faveur des justiciables les plus démunis au Mali.

La crise multidimensionnelle qui sévit au Mali depuis 2012 impacte tous les secteurs d’activités du pays y compris celui de la justice. Conséquences : plusieurs Maliens, notamment ceux vivant dans les zones de crise, n’ont pas pleinement accès à la justice. C’est compte tenu de cela que le Mali Justice Project (MJP) en collaboration avec le Ministre de la justice, garde des sceaux et l’USAID amorcent cette discussion qui s’articule sur les mécanismes par lesquels le secteur privé pourrait contribuer au financement de l’activité parajuridique, l’assistance juridique et judiciaire au Mali.

« Le Mali est un pays distinct et unique de par sa diversité, ses traditions, ses spécificités socio-culturels, religieux et ethniques. L’insécurité et l’isolement des communautés et l’état des infrastructures sont par ailleurs des facteurs supplémentaires qui rendent l’accès à la justice plus difficile », regrette le canadien et le Chef de projet MPJ, Jean Lavoie.

Selon une cartographie effectuée par sa structure au début de son mandat a démontré que plus de 67% de la population malienne privilégie la justice informelle pour solutionner les conflits auxquels elle fait face. « La confiance dans l’appareil judiciaire est sérieusement entachée par certaines réalités que l’on ne peut malheureusement pas nier : en termes de coût, de perception, de malversations et de longueur de procédure qui ont pour effet de ne pas favoriser dans l’esprit des gens l’impression que leurs démarches peuvent aboutir à des décisions justes et équitables et qui puissent mener à la réconciliation et à la cohésion sociale. », explique-t-il.

                                                                                                                                                   Photo:  Jean Lavoie, Chef projet « Mali Justice Project »

Depuis son lancement en 2016, Mali Justice Project, est en faveur de l’accès à la justice pour tous. Pour approfondir la réflexion sur la manière dont l’accès à la justice peut être soutenu « de façon plus efficace et pérenne », le MJP autour des ateliers de travail des différentes composantes du secteur de la justice, le secteur privé ici sollicité pour contribuer à renforcer l’accès à la justice à travers un fonds, a discuté pour sur un canevas et des pistes de solutions pour soutenir ce processus. Des concertations qui ont été fructueuses, car, d’après le représentant de Mali Justice project, les entrepreneurs ont confirmé leur appui en toute liberté pour la promotion et la défense de la justice carcérale, d’une meilleure connaissance de droits et à l’installation des mécanismes et règlements de conflits sur l’ensemble du territoire malien.

L’initiative envisage à travers la responsabilité sociétale des entreprise de soutenir les mécanismes qui vont faciliter l’accès à la justice au Mali. Il faut retenir qu’il ne s’agit pas de financer la justice car, elle est souveraine dans chaque pays, mais d’aider les plus démunis à se faire entendre notamment dans des zones reculées où l’arsenal judiciaire n’est pas présent. Cette démarche soutenue par les entreprises du secteur public et privé ainsi que des partenaires et autres particuliers entend à court, moyen et long terme, « améliorer la prestation des services de justice et l’efficacité des institutions du secteur de la justice au Mali ».

Aly Asmane Ascofaré