Assurance Maladie Obligatoire : le Ministre Harouna Cissé face à la CSTM

La CSTM est un syndicat, ayant pris part à  toutes les discussions sur l'Assurance Maladie Obligatoire, mais depuis son initiation…

La CSTM est un syndicat, ayant pris part à  toutes les discussions sur l’Assurance Maladie Obligatoire, mais depuis son initiation en 2003, il s’érige aujourd’hui contre la politique. Ont pris également part à  cette rencontre le secrétaire général de la COSES (Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire), Youssouf Diarra et Siméon Kéà¯ta, premier responsable de la section syndicale de la Police nationale. Deux autres syndicats qui réclament « l’arrêt pur et simple de l’AMO et le remboursement des sommes prélevées sur les salaires ». Fraichement nommé au poste de Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Harouna Cissé se devait de « prendre langue » avec ces syndicats. « J’ai jugé utile de rencontrer tous les protagonistes au regard de la crise sur l’AMO. Nous devrions nous parler franchement pour dégager une solution utile et progressiste », a dit à  l’entame de ses propos le Ministre Cissé. Saluant la disponibilité de la CSTM à  Âœuvrer pour le dialogue, le Ministre Harouna Cissé a souhaité que le Département et ses partenaires entrent dans une dynamique d’écoute mutuelle et qu’une confiance mutuelle puisse s’installer entre les parties. A sa suite, le premier responsable Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali Hamadoun Amion Guindo a fait l’historique de la participation de sa centrale à  la mise en œuvre de l’AMO. « Depuis 6 à  7 ans, s’il y a une organisation syndicale qui a pris part à  toutes les discussions sur l’AMO, C’’est bien la CSTM. Aucun syndicat digne de ce nom ne peut rejeter l’AMO. Nous pensons simplement qu’à  l’heure actuelle, l’Etat mène de façon cavalière le projet. Nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de faire, comme par exemple prélever des cotisations sur nos salaires sans nous aviser au préalable. Le déficit d’information est criard », a laissé entendre M. Guindo. Parlant du volet communication sur l’AMO, son syndicat avait pourtant pris attache avec le Département pour qu’il l’accompagne à  informer au mieux les Militants. Le Ministère qui s’était pourtant engagé n’a point honoré sa parole. Abondant dans le même sens, le secrétaire général de la COSES (Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire), Youssouf Diarra et Siméon Kéà¯ta, le premier responsable de la section syndicale de la Police nationale ont appelé « à  l’arrêt des prélèvements ». « La mise en œuvre de l’AMO a été faite à  notre insu. Nous sommes dans une position très tranchée. Nous refusons de cautionner l’AMO. Les retenus sur les prélèvements des salaires font l’objet de réglementation. Il n’est pas normal que l’on prélève des sommes sur nos salaires sans notre consentement », ont-ils répété en C’œur. Pour leur part, le secrétaire générale du Ministère, Amadou Rouamba, tout comme le directeur général de la CANAM, Nouhoum Sidibé, et de la DNPES, Luc Togo ont donné des précisions. « Au moment de l’élaboration de l’AMO, personne, je dis bien personne ne peut dire qu’il n’a pas été associé. Certains syndicats qui s’érigent aujourd’hui contre l’AMO n’avaient pas vu le jour à  l’époque. Des études ont été réalisées, des concertations nationales, réunissant toutes les couches socio-économiques du pays, ont été tenues sur la question. Les lois ayant trait à  l’AMO ont été initiées par l’Assemblée nationale o๠il y a eu des débats. On ne peut alors dire que les gens n’ont pas été associés », a déclaré Amadou Rouamba, le SEGAL du Ministère. Des propos confirmés et soutenus par Luc Togo, le directeur général de la DNPES qui a indiqué que les syndicats les plus représentatifs, dont l’UNTM et la CSTM, ont pris part au montage technique et institutionnel de l’AMO. Même au choix des différents scénarii relatifs notamment aux paniers de soins, aux taux de cotisation. Pour Nouhoum sidibé, l’AMO est un régime de base que l’Etat se devait d’instituer avant même les autres régimes tels que la pension. Et sur les pensions dont les prélèvements sont faits automatiquement, personne ne trouve à  redire. S’adressant aux syndicalistes qui demeurent campés sur leur position, le Ministre Harouna Cissé a tenu à  dire que les prestations, conformément au calendrier établi, vont démarrer le 1er mai 2011. Il a jugé « absurde » la crise actuelle, d’autant plus qu’aucun protagoniste ne remet en cause le bien fondé de l’AMO. « Je vous invite au dialogue. Je ne me lasserai jamais d’insister sur ce mot. Je souhaite une convergence de vue et J’invite les uns et les autres à  revoir leur position », a ajouté le Ministre Cissé. Tout comme son prédécesseur, Sékou Diakité, le Ministre Harouna Cissé s’est engagé à  rencontrer tous les protagonistes de l’AMO.