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ATT au sommet de Montreux : La position du Mali sur la question terroriste

Le président de la République, Amadou Toumani Touré était fortement sollicité par les médias européens lors du XIIIè sommet de…

Le président de la République, Amadou Toumani Touré était fortement sollicité par les médias européens lors du XIIIè sommet de la Francophonie qui s’est déroulé le week-end dernier à  Montreux en Suisse. l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne avec son corollaire de prises d’otages, de trafics de drogue et d’êtres humains n’est certainement pas étrangère à  ce grand intérêt pour notre pays. Le chef de l’à‰tat a donné des interviews à  plusieurs chaà®nes de télévision et de radio dont TV5, France24 et RFI. Ses éclairages étaient très attendus. Le Mali est-il laxiste dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne voire le maillon faible de la chaà®ne ? Le contact a-t-il été établi avec les ravisseurs des sept otages retenus actuellement par Al Qaà¯da au Maghreb islamique ? Quelles sont leurs revendications ? A-t-on des preuves de vie de ces otages ? Quel est le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ? Voilà  autant de questions auxquelles le président Touré a apporté des réponses précises. Il a expliqué l’approche du Mali sur la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Une approche qui ne repose pas que sur le « tout sécuritaire ». Elle se fonde aussi et surtout sur le développement local. l’approche du Mali est malheureusement mal interprétée par certains médias étrangers dont les articles prêtent à  confusion. « Je pense que les terroristes n’ont pas une adresse postale indiquée.Je pense aussi que malgré tous les efforts que nous avons fournis, nous ne savons pas pour le moment o๠se trouvent exactement les otages (5 Français, un Togolais et un Malgache, Ndlr). Par contre, je peux confirmer que les otages sont dans la bande sahélo-saharienne ». Le chef de l’à‰tat a précisé que le Mali ne connaà®t pas non plus les revendications des ravisseurs des sept otages. « Nous avons réaffirmé notre volonté, notre engagement au président Nicolas Sarkozy, d’abord au plan humanitaire et ensuite au plan de l’amitié qui nous unit à  la France. Nous ne pouvons pas être indifférents au sort des personnes qui ont été enlevées dont une femme », a-t-il indiqué. Mauvais procès Le président Touré pense qu’on fait un mauvais procès au Mali lorsqu’on l’accuse d’être le maillon faible dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace sahélo-saharien. « Il n’y a pas de chaà®ne. Comment voulez vous donc qu’il y ait un maillon ? Je pense que C’’est trop facile d’accuser. Pendant deux ans, nous nous sommes battus seuls contre les terroristes et avec tout que cela implique au plan de l’effort de guerre et au plan des pertes en vies humaines. Mais nous avons tiré les conclusions depuis 2006 qu’il existe une somme de menaces, dont le terrorisme, qui sont en train d’envahir la bande sahélo-saharienne. Au Mali, la bande s’étend sur plus de 650 000 kilomètres carrés. C’’est pourquoi nous avons proposé aux autres pays concernés d’organiser une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la zone », a-t-il précisé. Répondant à  une question relative à  l’intervention des forces mauritaniennes dans la région de Tombouctou, il a déclaré que le Mali et les autres pays se sont entendus pour éviter une sanctuarisation de ces groupes terroristes. « Nous nous sommes dits : accordons nous le droit de poursuite. La Mauritanie a fait usage de ce droit de poursuite qui a ses règles militaires. La dernière mission que la Mauritanie a effectuée au Mali a été largement accompagnée par l’armée malienne et je pense qu’elle a été un succès », a dit le chef de l’à‰tat. Sur la question quant à  la capacité d’intervention de l’armée malienne, le président Touré a été clair : « Notre armée est prête et celui qui vous parle est un Général d’armée. Je connais sa valeur et les moyens dont elle dispose ». Amadou Toumani Touré a réaffirmé que la lutte contre le terrorisme nécessite une coopération franche et sincère des à‰tats de la bande sahélo-saharienne. »Je pense que le maillon faible de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, est le déficit de coopération sous-régionale. Heureusement cette coopération commence à  se concrétiser », a ajouté le président Touré. Il a tenu à  lever les suspicions sur les relations entre notre pays et le voisin algérien, en assurant qu’il n’existe aucun malentendu entre les deux pays. Il a indiqué que d’ailleurs, des militaires maliens se trouvent en poste à  l’état-major de coordination entre les armées (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) établi à  Tamanrasset en Algérie. Le président de la République estime que la France joue son rôle dans la lutte contre les terroristes dans l’espace sahélo-saharien.  » La France nous aide dans la formation de nos militaires, et dans leur équipement. Cette coopération s’est renforcée depuis plus d’une année », a révélé le chef de l’Etat.