ATT, l’histoire va-t-elle se répéter?

Le président Moussa Traore qui avait pris le pouvoir le 19 novembre 1968 à  la suite d'un coup d'Etat dirigea…

Le président Moussa Traore qui avait pris le pouvoir le 19 novembre 1968 à  la suite d’un coup d’Etat dirigea le pays d’une main de fer pendant vingt-trois ans. Après les événements de mars 1991, il a été deux fois devant les tribunaux. D’abord dans le cadre du procès crime de sang puis celui de crime économique. Revenu aux affaires à  faveur des urnes, ATT, le tombeur de Moussa risquerait de subir le même sort que lui. l’histoire va-t-elle se répéter ? A l’heure o๠l’ex-président ATT en exil attend d’être fixé sur son sort. Cette histoire rappelle étrangement le cas de l’ancien chef d’Etat, le général Moussa Traoré renversé lors du coup d’Etat militaire de 1991. En effet, le président Moussa Traoré avait été arrêté et mis en prison. Son premier procès pour crime de sang était ouvert le 26 novembre 1992. Ainsi, après un débat houleux plein de contradictions, la Cour d’Assise spéciale chargée de juger les crimes causés lors des évènements s’est prononcée en toute souveraineté. Lors des débats, des preuves juridiques ont pu être mise en excelle. Des éléments constitutifs de l’infraction criminelle tels que l’intention mûrie de régler le problème par tous les moyens y compris le moyen militaire et la matérialisation de cette volonté par les prémisses de distribution des minutions et l’ouverture du feu ont permis aux juges d’assoir leur conviction. Quarante-trois jours durant, le pouvoir judiciaire a prouvé que dans la nouvelle donne, l’Etat de droit n’est plus un slogan creux. Ainsi, tous les accusés ont été condamnés selon leur degré de culpabilité. Seuls les quatre généraux dont le président Moussa Traoré qui étaient responsables des engins de mort ont été condamnés à  la perpétuité pour homicide sur cent six (106) personnes. Si ce procès était attendu par un peuple meurtri et exigeant, C’’était pour situer les responsabilités et punir les auteurs des crimes commis lors des journées sanglantes de janvier et mars 1991. Durant tout ce procès, s’il y avait de la place pour une vérité C’’était à  coup sûr celle de la vérité juridique. La cour s’étant maintenue dans un carcan juridique empêchant l’identification de tous les vrais coupables de cette affaire. Ce que le procès n’a pas permis C’’était d’atteindre l’autre vérité, la vérité historique en identifiant nommément tous les coupables pour rétablir l’histoire dans son contexte. Mais l’histoire retiendra qu’au Mali, les fervents opposants à  l’instauration de l’Etat en ont été les premiers bénéficiaires. Car Moussa Traoré ne purgera jamais sa peine et a même obtenu la grâce présidentielle de la part d’Alpha Oumar Konaré démocratiquement élu, en 2002. Aujourd’hui, il est même réhabilité, bénéficiant le statut d’ancien président avec avantages.