Attentat à Barcelone, fusillade à Cambrils : ce que l’on sait

L'Espagne à son tour ensanglantée. Jeudi après-midi, Barcelone a été victime d'une attaque terroriste. Quelques heures plus tard, une fusillade…

L’Espagne à son tour ensanglantée. Jeudi après-midi, Barcelone a été victime d’une attaque terroriste. Quelques heures plus tard, une fusillade éclatait à Cambrils. Le point sur la situation.

Cinq terroristes présumés ont été abattus lors d’une fusillade sur la route du front de mer à Cambrils, station balnéaire de la Costa Dorada à 110 kms au sud de Barcelone alors qu’ils tentaient de forcer un barrage de police.

Dans leur fuite, ils ont blessé sept personnes dont un policier. Une victime est dans un état critique Ils étaient armés et certains portaient des ceintures d’explosifs factices.

Selon les autorités les individus préparaient une deuxième attaque à Barcelone avant d’être abattus. Ce deuxième attentat est lié à celui de jeudi sur les Ramblas.

Le bilan à Barcelone : 13 morts, 26 Français blessés

Le bilan de l’attentat à la camionnette perpétré jeudi à 16h20 sur les Ramblas à Barcelone, s’établit à 13 morts, 15 blessés au pronostic vital engagé, 23 souffrant de graves blessures, 48 plus légèrement touchés.

Parmi les blessés issus de 18 pays dont 13 Européens, 26 sont de nationalité français. Onze sont dans un état grave, selon le ministère des affaires étrangères.

L’enquête : trois hommes ont été arrêtés

Deux individus ont été appréhendés jeudi et vendredi matin à Ripoll à 80 km au nord de Barcelone, au pied des Pyrénées dont un d’origine marocaine.

Un troisième de nationalité espagnole et résident de l’enclave de Melilla au Maroc a été arrêté jeudi à Alcanar, à 200 km au sud de la capitale catalane, où mercredi soir une explosion de gaz a détruit une maison faisait un mort et blessant six pompiers. Cet événement serait lié aux attaques. Les trois individus ne sont pas fichés comme liés à des groupes terroristes en Espagne.

Le conducteur serait toujours en fuite. Le lien avec une fusillade qui, une heure après l’attentat s’est produite sur un barrage de police dans les quartiers nord-ouest de Barcelone, n’est pas établi. L’homme qui tentait de forcer le barrage en voiture est décédé.

Les réactions : deuil, solidarité et riposte

Trois jours de deuil ont été décrétés en Espagne. À Barcelone, une minute de silence sera respectée à midi et un rassemblement est prévu place de Catalogne à 300 m du lieu du drame.

Tous les dirigeants européens, américains, asiatiques et le président russe Poutine ont témoigné de leur solidarité avec l’Espagne. Plusieurs voix s’élèvent néanmoins pour la constitution d’un renseignement européen sur le terrorisme et d’une force.

La revendication : Daech comme à Paris et Londres

Daech a revendiqué l’attentat indiquant dans le communiqué de son agence que l’Espagne était frappée parce qu’elle participait à la coalition contre les djihadistes en Syrie et en Irak. Revendication validée par les services américains.

L’armée espagnole intervient au Levant uniquement via un appui logistique de ravitaillement.

Le contexte : la Catalogne était très exposée

Les principaux foyers islamistes en Espagne se trouvent quasiment tous en Catalogne et gravitent autour de groupes salafistes.

Depuis 2012, trente opérations contre des commandos djihadistes ont été menées à Barcelone, 12 dans le reste de la Catalogne pour 77 arrestations. C’est trois fois plus qu’à Madrid, deux fois plus que dans tout le reste de l’Espagne continentale.

Les personnes arrêtées sont pour moitié d’origine marocaine ou des enclaves espagnoles au Maroc Ceuta et Melilla. Quelque 120 Espagnols, dont 55 de Melilla et 40 binationaux se trouveraient en Syrie et Irak dans les troupes de Daech.