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Attentat du Radisson : « un an après, on n’oublie pas ! »

Le vendredi 20 novembre 2015, Bamako se réveillait aux bruits des coups de feu et la nouvelle se répandait comme…

Le vendredi 20 novembre 2015, Bamako se réveillait aux bruits des coups de feu et la nouvelle se répandait comme une traînée de poudre dans la ville : l’hôtel Radisson Blu était attaqué. Un an après, le souvenir reste vivace mais les enseignements tirés portent leurs fruits.

Aucune manifestation officielle pour marquer ce triste anniversaire. Bamako est concentré ce dimanche 20 novembre 2016 sur les élections communales qui se déroulent après maints reports. Mais Bamako n’oublie pas, le Mali n’oublie pas.

Des souvenirs encore vivaces Depuis quelques heures, les messages fleurissent sur les réseaux sociaux pour rappeler le souvenir de l’attaque qui avait causé la mort de vingt personnes dont six employés de l’hôtel. « Nous nous souvenons de nos collègues aujourd’hui, ils sont dans nos pensées. On a prié pour eux ce matin. Le traumatisme est là mais nous essayons de continuer », affirme Mohamed, extra à l’hôtel et qui avait vécu ce jour fatidique depuis les entrailles du bâtiment. « C’est vrai, les traces de balles ont disparu, mais il y a des images qu’on n’oublie pas », poursuit le jeune homme qui avait assisté à l’exécution d’un otage. Le propriétaire de l’hôtel, le Malien Cessé Komé avait annoncé que les victimes ne seraient pas oubliées. Il a tenu parole en prenant en charge leurs conjoints et enfants, à ces derniers il offre une prise en charge totale jusqu’à leur majorité.

Le traumatisme, le personnel du Radisson Blu essaie de le surmonter. Rouvert 27 jours après l’attaque, l’établissement a tout mis en œuvre pour rassurer la clientèle et son personnel. « Notre hôtel est certainement le plus sécurisé aujourd’hui et nous continuons à améliorer cet aspect. Les contrôles sont plus stricts autant pour les clients que pour le personnel et nos experts en sécurité évaluent régulièrement le dispositif pour l’adapter. Bamako a servi de leçon à tout notre groupe qui a depuis mis en place un dispositif sécuritaire dans tous ses hôtels », explique Michael Mensah, de la direction marketing du Radisson Blu Bamako. Des mesures qui semblent avoir rassuré la clientèle, car après les premiers mois plutôt difficiles, l’affluence est de retour et l’hôtel reprend sa place de centre d’affaires et de conférences de Bamako.

Hommage restreint Une cérémonie commémorative s’est déroulée ce 20 novembre dans la stricte intimité. Y ont pris part les parents des victimes maliennes, les chefs des représentations diplomatiques des pays qui ont perdu des ressortissants dans l’attaque, le personnel de l’hotel et quelques invités triés sur le volet. « Nous avons voulu le faire sans publicité. C’est un moment important pour nous et nous souhaitions le vivre en toute sérénité », poursuit M. Mensah.

Le 15 décembre, à la réouverture de l’hôtel qu’il a présidé, le chef de l’Etat malien déclarait que « nous combattrons comme d’habitude le terrorisme avec la dernière énergie et nous allons renforcer la sécurité à Bamako ». Depuis l’état d’urgence a été reconduit trois fois et une force anti-terroriste a vu le jour pour faire face à ce genre de situation. En ce qui concerne l’enquête, pas de grandes avancées depuis. Les deux personnes soupçonnées de complicité et qui avaient été arrêtées, ont été libérées après quelques semaines en prison.

Ce 20 novembre 2016, Bamako, le Mali et le monde se souviennent de ce matin où deux hommes d’une vingtaine d’années ont semé la terreur et mis fin à la vie de vingt personnes innocentes et fait basculer celle des cent trente clients rescapés et du personnel de l’hôtel.