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Auditer le pouvoir législatif

Longues ont été les négociations et multiples ont été les lobbyistes désireux de faire de Karim Keita ou de Soumaila…

Longues ont été les négociations et multiples ont été les lobbyistes désireux de faire de Karim Keita ou de Soumaila Cissé le président de l’Assemblée Nationale. A l’arrivée, le maà®tre du jeu, élu par le peuple, appelé seul à  rendre compte dans cinq ans a tranché : le parlement sera probablement dirigé par un homme du sérail jouissant de la confiance du patron du RPM. En vérité, Karim Keita ou Soumaila Cissé, Abderhamane Niang ou Yacouba Traoré, C’’est du pareil au même pour le peuple. Ces querelles de cour ne meublent pas le quotidien du malien. Après des années d’errance, de complicité et de entre des dirigeants spoliateurs –prédateurs, le peuple veut une rupture. Le président de la république l’a compris en faisant de 2014 l’année de la lutte contre la corruption. Cette lutte ne doit pas absoudre l’Assemblée Nationale. Cette institution a un budget de fonctionnement. Comment est-il utilisé ? Qui contrôle l’Assemblée Nationale ? A-t-elle une fois été contrôlée ? Aucun rapport du Bureau du Vérificateur Général n’évoque l’Assemblée. Un contrôle bien mené sur les dernières années pourrait mettre à  nu des marchés de gré à  gré, des marchés fictifs, des détournements d’objectifs et tutti quanti. Contrôle du législatif A défaut de contrôler le gouvernement, ce pourquoi ils sont élus, les députés doivent être contrôlés et le parlement audité. C’’est un principe de bonne gouvernance d’autant que le parlement coûte au trésor public malien avec des résultats parfois décevants du fait de l’absentéisme érigé en mode de vie parlementaire et du clientélisme. Président, vice-présidents, présidents de commissions, secrétaires élus et autres questeurs n’ont rien à  envier aux ministres. Peu connus, ils mènent une vie confortable aux frais de la république sans se tuer à  la tâche. Le règlement intérieur et les procédures de gestion doivent être revus pour doter ce pays de députés honorables qui font de leur écharpe tricolore un signe de la force de loi et non un instrument de trafic d’influence. Les empoignades de ce mercredi en vue de l’élection des membres du bureau du parlement et des autres postes juteux ne concerneront pas le peuple qui attend des députés honneur, patriotisme, sens élevé du devoir et omniprésence à  tous les niveaux pour un contrôle des actions gouvernementales. Aux organismes de contrôle habilités à  prendre leurs responsabilités pour une utilisation judicieuse des fonds logés à  l’Assemblée Nationale.