Augmentation des divorces : un danger pour la société ?

Le mariage, pilier de la société malienne, est-il en train de vaciller ? Le divorce, auparavant tabou, est devenu courant. Les…

Le mariage, pilier de la société malienne, est-il en train de vaciller ? Le divorce, auparavant tabou, est devenu courant. Les causes et les conséquences de cette évolution suscitent des interrogations auxquelles ont tenté de répondre les membres du Projet de Renforcement des Capacités des Organisations Féminines au Mali (RECOFEM). Une enquête d’un an Sa coordinatrice, Stéphanie Elisabeth Condé, a présenté le 6 juin les résultats d’une étude menée à  partir d’août 2011 par deux juristes, Foumata Djourté et Alassane Maà¯ga. Pendant un an ils ont sillonné Kayes, Mopti, Gao et trois communes de Bamako pour trouver des réponses. Ils ont minutieusement étudié des cas de divorce afin de pouvoir proposer des explications claires. Les résultats de l’enquête montrent que le taux de divorce est très élevé. Selon M. Maà¯ga, ce sont les femmes qui demandent le plus souvent le divorce. Les causes concrètes de la rupture (adultères, injures, bagarres…) ont souvent des racines plus profondes, telles que des problèmes économiques ou la non-préparation des époux à  la vie en couple. « Un phénomène de société qui transcende les clivages » La banalisation du divorce a des conséquences néfastes, estiment les responsables du RECOFEM. Trop de divorces déstabilisent les cellules familiales, les individus et plus largement la société. Le drame des mères célibataires en est l’une des manifestations. Contrairement à  ce que l’on pourrait penser, le phénomène est généralisé. «l’augmentation du nombre des divorces ne se limite pas aux seules zones urbaines ou à  des couches sociales spécifiques. Il s’agit bien d’un phénomène de société qui transcende les clivages culturels, économiques, de statut social ou de niveau de développement d’un pays », a-t-il déclaré. Il est pour le moment malaisé de savoir quelles seront les conséquences sur cette situation de la réforme du Code de la famille, qui reconnait juridiquement le mariage religieux et autorise dans certains cas le mariage à  partir de 15 ans pour les femmes.