Société




Augmentation du prix du pain : une semaine de trêve

Le protocole entre le ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et le Cadre de concertation…

Le protocole entre le ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et le Cadre de concertation des acteurs de la filière du pain, signé le 30 mars 2021, n’aura pas tenu longtemps. Déterminés à maintenir l’augmentation du prix du pain, malgré les mises en garde des autorités, les boulangers ont entamé un mouvement de grève ce 2 novembre. Après d’intenses échanges avec les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), ils ont décidé d’accorder aux consommateurs une trêve de quelques jours.

« Suite à la demande des responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, nous acceptons d’attendre mardi prochain (9 novembre) pour évaluer de façon objective le prix du pain. Nous demandons à tous les boulangers du Mali de recommencer à travailler et à céder le pain au prix de 250 francs CFA les 300 grammes et à 125 francs CFA les 150 grammes », a déclaré le Secrétaire général de la Fédération des boulangers et pâtissiers du Mali, M. Ahmed Dembélé, à l’issue de la rencontre avec les responsables de la CCIM. Avant d’ajouter que faute d’accord ils reprendraient leur mouvement.

Le Président de la CCIM a quant à lui rappelé l’engagement du ministère en charge de l’Industrie et du commerce d’organiser une rencontre avec l’ensemble des acteurs pour échanger sur la structure du prix du pain et convenir d’un tarif définitif.

Absence de structuration du prix

Cette tension autour du prix du pain découle de l’augmentation spectaculaire de la farine, se justifient les boulangers.

« De 16 000 francs on s’est retrouvé à 21 250 francs CFA. Continuer à vendre le pain 250 francs dans ces conditions est impossible. C’est pourquoi nous avons augmenté le prix à 300 francs », explique  Broulaye Sangaré, boulanger. Il estime que la crise actuelle est imputable aux autorités, qui ne « décident pas à temps de solutionner les problèmes ». Il se dit prêt à continuer à vendre au prix initial lorsque le sac de 50 kilos de farine reviendra à 17 500 ou 18 000 francs.

Plutôt satisfait du mouvement de grève de ce 2 novembre, il estime que les « 6 boulangeries qui ont travaillé, sur environ 300 que compte le District de Bamako, sont insignifiantes ».

Pour faire aboutir leurs revendications, les boulangers disent accepter  « le sacrifice de vendre à perte cette semaine », espérant que les autorités trouveront les solutions idoines pour leur permettre de vivre dignement.

Fatoumata Maguiraga

Sac de 50 kilos de farine : 21 500 francs CFA

Baguette de 300 grammes : 250 francs CFA (Prix officiel)