Politique




Autorités intérimaires, tout reste à faire

Si les élections communales sont enfin lancées, dans les cinq régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni), plusieurs…

Si les élections communales sont enfin lancées, dans les cinq régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni), plusieurs localités risquent de ne pas y participer. Les autorités intérimaires, qui devraient être effectives entre 1er et le 10 novembre, sont censées palier à la défaillance des autorités locales. Mais pour l’instant, elles ne sont toujours pas en mesure de jouer leur rôle.

Le mardi 1er novembre, jour de lancement des autorités intérimaires dans la région de Kidal, les choses ne semblaient pas avoir bougé d’un pouce. « Le ministère qui va mettre en place ces autorités ne nous a toujours pas contacté. On attend », explique Abda Kizina, adjoint au maire de Kidal et futur représentant des autorités intérimaires sur la liste du gouvernement. « Jusqu’à aujourd’hui, nous ne sommes pas au courant de façon officielle des démarches pour la mise en œuvre des autorités intérimaires. Les décrets nominatifs existent mais nous ne sommes pas encore en activité », ajoute-t-il.

Absence de l’État Selon cet interlocuteur, dans la région de Kidal, on ne pourra pas parler d’autorité intérimaire et d’élections communales tant qu’il n’y aura pas une présence de l’État et que le conflit entre la CMA et la Plateforme ne sera pas pacifiquement résolu. « Il faut une force publique pour appuyer notre autorité, mais il n’y en a pas. Il y a le MOC [ Mécanisme Opérationnel de Coordination – ndlr ], mais dans les conditions actuelles, je vois mal comment on peut parler d’une force mixte si la CMA et la Plateforme sont en conflit et l’État absent. Pour le moment c’est impossible », résume Abda Kizina.

Du côté du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’État, on assure que tout est fait pour que les délais soient tenus, ils « planchent » actuellement sur un programme de formation qui sera très bientôt discuté avec les mouvements armés, et le MOC, chargé d’appuyer ces autorités et de sécuriser les élections, sera bientôt opérationnel. « On a déjà commencé à Gao, et à Kidal, Barkhane et la CMA patrouillent ensemble. Ce sont des tests qui nous permettent de voir comment les choses se passent, et qui permettront d’avoir un dispositif opérationnel une semaine au moins avant le 20 novembre », assure Bakary Amadou Bagayoko, conseiller technique au ministère.

Mauvais choix ? Pour autant, si à l’heure actuelle une mise en place des autorités intérimaires dans les temps semble incertaine, un autre aspect pourrait poser problème, les critères de désignation de ces autorités : « En tant que chefs régionaux, ces autorités seront amenées à lire et à produire des documents. Il faut au minimum être lettré. Une majorité des personnes qui ont était désignées ne le sont pas et ça risque de rendre très difficile la tâche d’administration et le travail durant la période intérimaire », conclut Abda Kizina.