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Autriche : l’extrême mise en échec

Dimanche 4 décembre, les résultats de la présidentielle ont donné Alexander Van der Bellen vainqueur face à son rival du…

Dimanche 4 décembre, les résultats de la présidentielle ont donné Alexander Van der Bellen vainqueur face à son rival du parti d’extrême droite, Norbert Hofer. La défaite de l’extrême droite traduirait un vif rejet des Autrichiens vis-à-vis des discours racistes, xénophobes qui se banalisent.

Quelques mois après l’invalidation de sa victoire pour cause de vice de forme, le candidat porté par le parti écologiste, Alexander Van der Bellen est cette fois sorti victorieux de la présidentielle du dimanche 4 décembre, avec  53,6% contre 46,4% pour son rival du  FPÖ (parti d’extrême droite) Norbert Hofer. Cela, après une campagne présidentielle on ne peut plus agressive qui a menacé l’unité du pays. Des amitiés se sont cassées, des couples disloqués, comme l’a rapporté le correspondant de RFI, Piotr Moszynski. La magnitude de la division est telle que Van der Bellen, 72 ans et qui occupera le Palais de La Hofburg en janvier prochain, a appelé les Autrichiens à l’unité, renvoyant ainsi de lui l’image d’un « rassembleur ». « Nous avons montré à l’Europe et au monde que c’est possible (de faire barrage à l’extrême droite)», a déclaré l’universitaire, également premier président écologiste du pays. Il a désormais la lourde tâche de mettre fin à ces divisions qui, pour beaucoup d’observateurs, s’étendent jusqu’à la classe politique.

Avec cette victoire s’éloigne donc la perspective d’un référendum sur  la sortie de l’Autriche de l’Union européenne, promis par Norbert Hofer. En Autriche, la montée du parti d’extrême droite avait aussi ouvert la vanne des déclarations xénophobes et racistes. Van der Bellen a mené sa campagne contre l’extrême droite, mettant en garde contre une sortie de l’Autriche de l’Union européenne. «Le peuple autrichien a fait le choix de l’Europe et de l’ouverture», a déclaré le président français François Hollande. Mais pour le journal Die Presse, proche de l’extrême droite, « cette élection signifie que les choses resteront inchangées et que l’Autriche n’intéressera bientôt plus l’Europe et le monde. Mais cela risque de changer en cas de victoire de l’extrême-droite aux prochaines législatives, peut-être dès 2017 ». Dors et déjà, la perspective des législatives prévues en 2018 font peur car l’extrême droite a fait savoir qu’elle se prépare pour conquérir la chancellerie fédérale.