La honte va s’installer dans les esprits, les critiques vont pleuvoir encore et encore sur le système éducatif, l’enseignant, le père, la mère, la grand-mère, le grand-père et que sais-je-encore. Mais essayons de garder un peu la tête froide et disons les choses clairement. Aujourd’hui, personne n’est sans savoir que certaines pratiques ne permettent pas de redresser l’école, car s’y trouvent des individus qui continuent à  la fossoyer par leur déficit de moralité et leur inconscience crasse. Pour certaines écoles, privées surtout, le seul Dieu est l’argent et la religion n’est autre que la course à  l’argent. Là -bas, l’on ne redouble que dans une classe d’examen o๠le promoteur n’a pas assez de cordes à  son arc, laissant ainsi à  lui-même l’élève habitué à  monnayer la moyenne pour passer. Mais voir les choses uniquement sous cet éclairage relève d’une analyse incomplète, reviendrait à  dédouaner ces candidats qui ne sont pas aussi exempts de reproches. En clair, il est difficile de s’éprendre de pitié pour des candidats qui ne se croient élèves que lorsqu’ils franchissent le seuil de la classe chaque matin. Après l’école, ils se plaisent à  se mettre dans leur peau de star d’Hollywood, ne reconnaissent d’autorité qu’à  celui qui fournit à  manger. Ces élèves qui ne vont à  l’école que pour quelqu’un et non pour quelque chose : pour le copain ou la copine et non pour les études. Et les résultats ne s’amélioreront pas tant qu’ils continueront à  s’enfoncer, l’âme en paix, bêtement, dans des attitudes qui ne mènent nulle part. A dire vrai, ce résultat reflète tout simplement notre impossibilité à  dépasser une évidence selon laquelle il faut ramener l’école à  l’école. Il est temps de réveiller ces enfants endormis en leur disant que ce pays tombé dans l’incertitude ne se relèvera que lorsqu’ils font sienne la culture de l’excellence. Un système éducatif est une chose, l’élève aussi en est une autre. Derrière ce système éducatif en faillite se trouve cet élève allergique aux études…