Bamako au rythme du Ramadan

Se priver de boire, de manger, de fumer, du lever au coucher du soleil… C'’est l'une des prescriptions faites au…

Se priver de boire, de manger, de fumer, du lever au coucher du soleil… C’’est l’une des prescriptions faites au fidèle musulman pendant le mois béni du ramadan. Le mois de jeûne est le quatrième pilier de l’islam, moment de pénitence par excellence. Au cours de ces 30 jours, les habitudes de vie et surtout l’alimentation subissent un profond changement. A chacun sa manière de vivre cette période si spéciale dont l’édition 2014 a commencé le dimanche dernier.Bamako, comme tous les recoins du Mali, vit au rythme de ce mois de carême. Dans la rue, peu de rassemblement, les uns et les autres se concentrent sur eux-mêmes pour oublier la sensation de faim et de soif qui s’affirme au fil des heures. C’’est plutôt la quiétude qui prévaut et les mosquées ne désemplissent pas. Nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à  rester éveillés et somnolent dans les bureaux. Particulièrement dans la seconde partie de la journée de travail, o๠il est difficile de rencontrer des salariés dûment installés à  leur poste. Petites astuces pour rester éveillés, le cure-dent qui apparait au coin de la bouche et aussi la montre bracelet qui est consultée toutes les cinq minutes, histoire d’accélérer la survenue de l’heure de la rupture. Ou plutôt de la « descente », la fin de la journée de travail étant avancée pour permettre aux uns et aux autres de rallier le domicile avant le coucher du soleil. Du coup, l’administration se retrouve paralysée, avec le changement d’horaire et le manque d’assiduité des travailleurs. Fruits, poissons et compagnie Sur le coup de 17heures, C’’est la ruée sur les marchés. On vient acheter la viande ou le poisson le plus frais possible, mais surtout les légumes et les fruits qui viennent enrichir le régime alimentaire de ce mois particulier. Assanatou Camara, son cure-dent bien calé entre les lèvres, déambule entre les étals des vendeurs de poissons au niveau de l’immeuble SONAVIE, à  l’ACI 2000. « Mon mari préfère le poisson à  la rupture du jeûne », raconte-t-elle. Elle doit attendre son tour car la file de clients est longue. Les vendeuses de fruits aussi voient leur part de marché augmenter à  ce moment de forte consommation. Djibril Coulibaly témoigne rompre « mon jeûne avec les fruits d’abord (datte et papaye) et ensuite J’attaque les autres plats. Raison pour laquelle chaque jour je m’approvisionne ici en fruits avant de prendre la direction de ma maison ». Autre friandise recherchée pour la rupture du jeûne, les galettes. Salées, sucrées, au riz, au mil ou à  la farine de blé, frites dans le beurre de karité ou une simple huile végétale… on voit des vendeuses s’installer à  tous les coins de rues pendant le mois de carême. Histoire de partager la manne que draine la clientèle qui change ses habitudes pour acheter au petit soir au lieu du matin. Vers 18 heures, on peut constater des attroupements autour de la vendeuse des précieux gâteaux traditionnels consommés avec le kinkeliba à  la rupture du jeûne. Les plus nantis prennent la direction des pâtisseries, les restaurants, pour rompre en famille ou avec les amis avec une large variété de plats et de boissons. Comme quoi, à  chacun son mois de carêmeÂ