Bamako : des épouses de bérets rouges rendent hommage à leurs maris au front

Le Mali connaà®t une crise sans précédent. l'armée présente dans les villes du Nord compte dans ses rangs les bérets…

Le Mali connaà®t une crise sans précédent. l’armée présente dans les villes du Nord compte dans ses rangs les bérets rouges. Leurs épouses disent vivre dans une situation « pénible ». A Djicoroni, dans le camp des bérets rouges, une atmosphère lugubre règne. A l’exception des quelques bérets verts qui gardent le camp à  l’entrée, dans les grandes artères, on ne rencontre nulle âme qui vive. Il est 14H30, à  cent mètres du drapeau au milieu vers l’entrée du camp, dans une rue à  gauche, à  deux pâtés de maison, une dizaine de femmes sont assises à  l’ombre de deux grands arbres. Ce sont des épouses de militaires appelés « bérets rouges » en rapport avec la couleur de leur coiffure. Elles se plaignent de « la situation précaire » qu’elles vivent. « Nos maris ne reçoivent plus leurs soldes depuis de nombreux mois, ici il n’y a pas assez de médicaments dans l’infirmerie. Même quand nos enfants tombent malades, nous ne savons pas quoi faire. Souvent, nous sommes obligés de sortir du camp pour nous faire aider par nos connaissances hors du camp » explique Ramata Maà¯ga en faisant de grands gestes de la main. « Vivement des élections pour une sortie rapide de la crise » D’autres femmes sont dans la même situation, « nous n’avons pas peur de l’absence de nos maris. Depuis trois jours je n’ai aucune nouvelle de mon époux mais je comprends puisque C’’est leur travail qui demande souvent cela. Nous ne recevons aucune information sur les opérations qui se passent au Nord sauf ce que nous apprenons dans les journaux » confie Salimata Touré, mère de cinq enfants. « Nous avons déjà  reçu un don de 25 tonnes de riz du président Dioncounda Traoré, quelques mois après le début des événements, en décembre précisément. Après cela, plus rien » ajoute-t-elle. Quant à  Oumou Niaré, un mètre quatre-vingt, teint noir, vêtue d’un débardeur blanc et un pagne multicolore, elle tient une petite table, o๠elle expose diverses marchandises à  vendre. « Chaque jour, nous nous retrouvons sous l’arbre. Certaines d’entre nous tricotent, d’autres vendent de l’eau fraà®che entre autres. Avec le peu que nous gagnons, nous avons tout de même pu contribuer à  l’effort de guerre » révèle-t-elle, un sourire timide aux lèvres. C’’est grâce à  ces petits commerces que nombre d’entre elles arrivent à  nourrir leurs familles selon leurs témoignages. « Avec l’absence de nos maris, nous ne nous sentons pas en sécurité dans le camp, nous nous en remettons à  Dieu et espérons sortir rapidement de cette situation. Nous souhaitons vivement des élections pour une sortie rapide de la crise avec des autorités élues » conclut Salimata Touré.