Bamako Fashion Week : Première!

Maintes fois reportée, la Bamako Fashion Week a cette fois-ci bel et bien démarré. Depuis ce jeudi 19 février, la…

Maintes fois reportée, la Bamako Fashion Week a cette fois-ci bel et bien démarré. Depuis ce jeudi 19 février, la capitale malienne célèbre la mode, dans tous ses états et particulièrement le textile malien. Pendant quatre jours, stylistes, designers, couturiers, fabriquant de textile et mannequins venus de plusieurs pays de la sous-région vont démontrer leurs talents sur le T (podium de défilé, ndlr). l’Alliance des Couturiers et Créateurs du Mali (ACCM), initiatrice du projet veut changer le visage de la mode malienne. Bamako Fashion Week se veut un espace de rencontres, d’échanges entre couturiers, créateurs de mode, designers, fabricant de textile, accessoiristes, de formation, de séminaires sur la problématique de la valorisation du coton et du cuir malien, de défilés, d’exposition-vente et de musique. Elle comporte plusieurs activités : -une exposition-vente -Un séminaire sur la valorisation du coton et du cuir maliens -Un défilé « Made in Mali » -le concours Jeunes Créateur (prix Chris Seydou) -Un défilé des talents émergents -Le défilé des Créateurs Pour ce faire, diverses activités sont prévues au nombre desquelles des conférences, des expositions, des concerts et des défilés de mode. Selon Mme Maà¯ga Marietou Diakité, présidente de l’ACCM, « cette première édition se veut une vitrine de promotion de la culture malienne à  travers le textile made in Mali ». Thème de cette première édition : « le coton un atout de développement local et durable ». Zoumana Fané, expert national et ingénieur en textile ne manquera pas de préciser l’importance du coton en tant que textile mère de toute création africaine, « il est question de doter les acteurs de la mode malienne des critères spéciaux de la profession afin qu’ils deviennent des professionnels de la mode. C’’est ce défi que l’ACCM se chargera désormais de relever» a expliqué l’ingénieur. Le manque d’accompagnement du gouvernement dans ce domaine est un frein à  la fois au développement du textile made in Mali qui est en retard par rapport à  des pays comme le Burkina, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’’est fort d’un tel constat que la styliste Mariah Bocoum souhaite qu’enfin le textile malien bénéficie de la place qui est la sienne sur la plateforme internationale, « le Mali regorge de coton de meilleure qualité, des perles aux couleurs chatoyantes, il n’a donc rien à  envier au Dakar Fashion Week ou au Bujumbura Fashion Week. Il suffit juste que nous travaillions ensemble dans un cadre tel que la semaine de la mode de Bamako ». Il reste encore trois jours pour les acteurs de la mode malienne de démontrer ce qu’ils valent afin d’apporter au gouvernement des propositions concrètes. Hommage à  Chris Seydou Mais peut-on aujourd’hui parler de mode malienne et même Africaine sans évoquer le nom de Chris Seydou, qui s’est battu pour faire découvrir le Bogolan (étoffe traditionnelle du Mali) au monde entier. Il a été le premier créateur africain qui a osé habiller les citadins européens aux couleurs de l’Afrique. Seydou Nourou Doumbia, dit Chris Seydou était un couturier malien; Apprenti chez le tailleur Cheickene Camara à  Kati. En 1967, il retourne à  Ouagadougou o๠il ouvre sa première boutique-atelier. En 1969, il part à  Abidjan (Côte d’Ivoire) avant d’aller s’installer à  Paris en1971. Dans la capitale française, il travaillera pour Yves Saint-Laurent puis chez Mic Mac avec le styliste Tan Guidicelli, il rencontre également le couturier Paco Rabanne. A partir de 1981, il s’installe de nouveau à  Abidjan o๠il crée sa griffe Chris Seydou. Chris Seydou a vécu une partie de son enfance à  Ouagadougou (actuel Burkina Faso) avant de se réinstaller avec sa mère en 1963 à  Kati. Dès son enfance il dessine et crée des modèles de vêtements pour habiller les poupées. Il décède en 1994 à  Bamako.