Bamako sans Sotrama !

Pour ceux qui n'en étaient pas informés, la surprise a été plutôt désagréable. En ce premier jour de la semaine…

Pour ceux qui n’en étaient pas informés, la surprise a été plutôt désagréable. En ce premier jour de la semaine de travail, avoir des problèmes de transport n’est pas une sinécure. Les mieux avertis ont enclenchés le système D, en faisant appel à  des connaissances pour partager le trajet à  moto ou encore en se regroupant pour payer le carburant à  un propriétaire de voiture. Mais, pour la grande majorité, les premières heures de cette journée ont été sportives. « J’ai dû traversé le pont à  pied, explique cette dame. Je peux m’estimer heureuse parce qu’un jeune homme m’a finalement prise à  moto pour me déposer au marché ». « Je n’étais pas informée qu’il n’y aurait pas de sotrama ce matin, sinon, je serai restée en ville chez ma fille », ajoute-t-elle. Même situation pour ce septuagénaire qui vient de passer, selon ses dires, plus d’une heure à  attendre qu’un taxi daigne se présenter. En désespoir de cause, il tente à  présent de se faire prendre en stop par les automobilistes de passage. Sans trop de succès… Les rasions de la colère « Trop, C’’est trop ! » Le chauffeur de taxi qui accepte de répondre à  nos questions se nomme Coulibaly. Il est très énervé et entend rouler à  vide toute la journée et convaincre ses camarades chauffeurs de rentrer à  la maison. « On en a assez du racket des policiers ! Ce n’est tout simplement plus possible de continuer à  travailler dans ces conditions. Déjà , le prix du carburant a pris l’ascenseur et on ne nous autorise pas à  augmenter les tarifs, au nom de la cohésion sociale. Mais, nous on continue de nous presser comme des citrons ». Son collègue, assis à  côté à  l’arrêt de Badalabougou renchérit. «Dites-moi comment on fait pour s’en sortir dans des conditions pareilles. Tu peux te faire contrôler trois voire cinq fois par jour. Ils ne font que siffler ! Même quand tu as zéro infraction, on va te trouver quelque chose pour te prendre de l’argent ». Et Coulibaly d’y aller de son exemple : « la dernière fois que J’ai été « contrôlé », C’’était hier. Le monsieur m’arrête à  la descente du 2ème pont. Je lui présente mes papiers qui sont tous en règle. Et il me dit que mes feux stop ne marchent. Ce qui n’était pas vrai. J’avais juste envie de lui demander comment il l’a su puisqu’il était face à  mon véhicule quand il a sifflé !» Les deux chauffeurs affirment que leurs camarades et eux sont déterminés à  ce que les pouvoirs publics prennent des mesures pour corriger cette situation. Sanctionner les contrevenants d’accord mais devoir mettre la main à  la poche « à  chaque fois que notre route croise celle d’un policier, on n’en peux plus », disent-ils en précisant qu’ils comprennent que cela pose des problèmes aux usagers mais que ceux-ci doivent comprendre et soutenir leur combat. En attendant, on n’a pas beaucoup le choix. Ou on continue avec le système D, ou on accepte de payer trois fois le prix de la course avec les quelques rares taxis qui roulent. Ou alors, on tape la marcheÂ