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Bamako: sur un air de campagne

Est-ce la faute à  la crise ? Les candidats n'auraient pas d'argent à  injecter dans la campagne électorale ? Même…

Est-ce la faute à  la crise ? Les candidats n’auraient pas d’argent à  injecter dans la campagne électorale ? Même les confectionneurs de tee-shirts ont moins de marché comparativement aux années précédentes. Tant de questions se posent dans les discussions. Je n’ai pas souvenir que le Mali a déjà  connu un tel désintérêt de la chose politique en plein début d’une campagne électorale pour élire le Président de la République. Les rues sont trop calmes pour un temps de campagne électoral. Les Bamakois ont-ils du mal à  se réveiller de l’ « Etat d’urgence » levé la veille de la campagne. D’ordinaire, les candidats rivalisent de meetings en conférences de presse. Au lieu de cela, ils se « clashent » par militants interposés. Les uns collant les affiches des autres par-dessus leur rival politique. La visibilité des candidats ne leur font plus peur, maintenant les organes de presse sont nombreux et tous les candidats sont traités au même pied d’égalité afin d’éviter tout parti pris. Tout le monde en fait autant. Maintenant est-ce une nouvelle tendance de campagne électorale « tranquille » qui ferait son entrée au Mali. La campagne se joue ailleurs Ce n’est plus la peine d’animer « le balani show » pour faire danser les uns et les autres et au finish, la moitié des « amuseurs de galerie » ne possèdent ne serait-ce que leur carte d’électeur… Les Bamakois à  leur tour semblent étonnés de voir qu’après deux jours de campagne, les choses ne bougent pas comme avant. Mais, oui, avant C’’était avant. Maintenant, personne ne court plus derrière les tee-shirts et les paquets de thé. Les jeunes ont compris et en parlent dans les « grins ». Fini le temps de la facilité, il faut voter pour un programme maintenant, un vrai. Mais o๠sont les portes clés à  l’effigie des candidats à  la présidence, o๠sont les billets neufs de 1000 francs à  distribuer ? Ha, on dirait bien que ce temps est révolu, décidément. J’ai presqu’envie de dire : il était temps. Tout le monde voulait faire plaisir aux jeunes. Maintenant, les « jeunes » aussi sont candidats pour se représenter. Alors à  quoi bon faire du tapage pour attirer du monde dehors, si on peut les avoir dedans ? Evidemment, je pense à  ça ! Les réseaux sociaux sont envahis par les affiches des candidats, par les pages des candidats. Un nouveau support s’est créé et porte visiblement ses fruits. Bamako, n’est plus « la capitale » mais « une capitale ». J’ose penser à  la place du candidat :« Jeunes Bamakois, allez-y sur le Net, je me déplace pour Kolokani et Mpèssoba. Qui a dit qu’on ne peut pas être présents à  deux endroits à  la fois? ». Et pendant ce temps, d’autres économisent leurs sous peut-être pour éviter de les gaspiller tant ils comptent sur le report de cette présidentielle, pourtant « refixé » par le grand Manitou au 28 juillet.