Banque Mondiale: désamorcer la « bombe » du chômage en Afrique

La Banque Mondiale a publié un rapport sur la problématique de l'emploi des jeunes en Afrique subsaharienne, région o๠plus…

La Banque Mondiale a publié un rapport sur la problématique de l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne, région o๠plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, quelque 11 millions de jeunes feront chaque année leur entrée sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie. Intitulé «l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne», le document met l’accent sur le fait que « ces dernières années, de nombreuses économies africaines ont enregistré une croissance économique impressionnante ». Cependant,force est de reconnaitre que cette forte croissance économique s’accompagne que d’un faible accès à  des emplois bien rémunérés. Dans la plupart des pays africains, l’économie dépend de l’exploitation des ressources minières. Or cette activité ne crée que peu d’emplois pour les jeunes, selon les auteurs du rapport. Encadrer l’informel, soutenir l’auto-emploi La Banque mondiale estime également que le secteur salarié formel, qui se développe très rapidement dans certains pays du continent, ne peut créer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes. «Favoriser les investissements dans de grandes entreprises créatrices d’emplois salariés dans le secteur formel est fondamental, mais il ne s’agit que d’une solution partielle au défi de l’emploi des jeunes en Afrique», explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. Les auteurs du rapport notent, par ailleurs, que des millions d’emplois productifs et bien rémunérés devront donc être créés pour désamorcer la bombe à  retardement sociale liée au chômage des jeunes, stimuler la croissance économique et réduire de façon significative la pauvreté dans la région. Dans ce cadre, la Banque mondiale recommande aux gouvernements africains à  mener une bataille sur deux fronts. Il s’agit en premier lieu d’améliorer l’accès au crédit, à  la formation professionnelle et aux terres pour les jeunes africains qui travaillent dans le secteur informel, afin de stimuler l’initiative privée et la création d’entreprises. «Pour les millions de jeunes qui dépendent du secteur informel pour leur survie, il va falloir améliorer l’accès à  la terre, aux infrastructures, aux formations professionnelles et au crédit, pour leur permettre de prospérer », a proposé Makhtar Diop. Des exemples d’initiatives réussies sont cité dans le rapport tel qu’un programme consacré à  l’amélioration des compétences techniques des jeunes femmes a permis de briser le cycle de la pauvreté en Ouganda. Sur un autre plan, les experts de la Banque mondiale appellent les pays africains à  s’intéresser davantage à  des secteurs à  haute intensité de main-d’œuvre et capables de générer des emplois productifs pour les jeunes, citant notamment les industries manufacturières, les services et à  l’agriculture.