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Banques : Le moral au beau fixe

Dans l'ensemble, les banques maliennes se portent plutôt bien. Et pourtant, C'’est toujours la même rengaine : « elles ne…

Dans l’ensemble, les banques maliennes se portent plutôt bien. Et pourtant, C’’est toujours la même rengaine : « elles ne prêtent pas assez ! » Frileuses, les banques maliennes ? « Nous sommes à  l’affut de projets bancables qui offrent des garanties solides et présentent des états financiers solides », répondent-elles en C’œur. En gros, on ne prête qu’aux riches, alors même que les banques sont sur liquides, et que de nombreuses PME sont désespérément à  la recherche de financements pour se développer et tirer une économie malienne en mal d’investissements. Cela dit, les banques répondent présentes pour financer les grands commerçants, les campagnes agricoles, ou les projets portés par des grands groupes. En mars dernier, la Banque de développement du Mali (BDM), sous l’impulsion de son PDG Abdoulaye Daffé, a mis en place un pool bancaire de 100 milliards pour financer la campagne de commercialisation cotonnière 2014–2015 de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Quant à  la Banque Atlantique Mali (BAM), dirigée par Niamé Traoré, elle apportait 7,7 milliards sur 36, au Moulin moderne du Mali (M3) de Modibo Keà¯ta, pour booster ses activités agro-industrielles. La problématique du financement des PME maliennes sera d’ailleurs débattue lors de la 5è journée des banques, organisée à  Bamako les 24 et 25 Avril 2015 par l’Association des Banques et Etablissement financiers du Mali (APBEF). l’absence des banques sur le créneau des petits entrepreneurs et des micro-entreprises profite ainsi aux acteurs de la micro finance, un secteur en plein essor. Malgré la mauvaise gestion dont certaines caisses ont fait preuve, le secteur continue d’offrir des alternatives indispensables pour tout un pan d’acteurs économiques délaissés par les financements classiques. Autre question lancinante : celle des taux d’intérêts. Avec une moyenne de 9% (source BCEAO), ils sont parmi les plus élevés de la zone UEMOA, pénalisant ainsi les emprunteurs. « C’’est parce que le risque est élevé que nous sommes obligés de nous rattraper sur les taux », se défend un banquier de la place, alors que pour certains, se sont les taux élevés qui contribuent aux défaillances. Sur cette question, les autorités bancaires sont interpellées. Ne devraient-elles pas baisser les taux directeurs pour contribuer à  la relance. De nouveaux acteurs régionaux Parmi les faits saillants du secteur bancaire malien en 2014, notons l’arrivée de nouveaux investisseurs, qui témoignent de la confiance placée dans un secteur à  fort potentiel. Après son rachat par Orabank, la restructuration de l’ex-BRS a été entamée, symbolisée par le changement de nom effectif en avril 2014. Basé au Togo, le groupe Orabank est déjà  présent dans 12 pays d’Afrique de l’ouest et du centre, et affiche pour le moment des performances modestes au Mali, liées à  la restructuration en cours. Plusieurs anciens cadres sont d’ailleurs entre les griffes de la justice malienne pour des actes de malversations présumées. Autre nouvel acteur : Coris Bank, dont les activités ont été lancées en août 2014. Elle aussi filiale d’un groupe régional, elle est dirigée par Sidibé Aissata Koné, ancienne directrice générale adjointe d’Ecobank Mali, d’o๠sont sortis de nombreux cadres dirigeants du secteur. Nouvelle gouvernance, nouvelles têtes ? Sur le plan de la gouvernance, ce qui attend les banques à  capitaux publics en 2015, C’’est l’application de la circulaire N°005/2011/CB/C de la commission bancaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Elle prévoit une direction bicéphale avec un Président du conseil d’administration et un directeur général. Sont concernés : la BDM, dont le conseil d’administration a entériné ce changement le 11 avril 2015, la Banque nationale pour le développement agricole (BNDA), et la Banque malienne de solidarité (BMS. Abdoulaye Daffé, Moussa Alassane Diallo et Babali Ba sont ils menacés ? La décision reviendra au ministre de l’Economie et des Finances Mamadou Igor Diarra, un ancien banquier qui a dirigé la Banque internationale pour le Mali (BIM) et la Bank Of Africa (BOA). Fin connaisseur du secteur, il pourrait créer la surprise. Quant à  Modibo Cissé, patron de la BHM il n’est pas concerné par le changement de gouvernance, mais perdra de facto son poste de PDG après l’absorption prochaine de sa banque par la BMS.