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Barkhane : le point sur son engagement

Pas très habitué à cet exercice de communication, la force Barkhane, par la voix de son général, Christian Allavène, a…

Pas très habitué à cet exercice de communication, la force Barkhane, par la voix de son général, Christian Allavène, a organisé une rencontre avec les journalistes qui s’est tenu à la maison de la presse, à Bamako, ce 21 novembre. Le souhait de la force étrangère était d’informer la presse malienne sur « les actions de Barkhane en faveur de la population malienne ».

Les travaux accomplis

Cette conférence de presse a débuté en évoquant les différentes réalisations accomplies par la force armée française. En plus de ces interventions militaires, la force Barkhane s’est engagé à prodiguer des soins à la population malienne, première victime de cette insécurité. « Barkhane a accordé pas moins de 5 000 consultations médicales et sanitaires au profit de la population. Ce sont 500 patients qui ont été soignés par des soins médicaux de Barkhane », commence-t-il à dire. En tout ce sont près de 28 500 actes médicaux qui ont été prodigués aux Maliens, à l’heure actuelle.

En poursuivant son exposé sur ces données chiffrées, il a été question des actions civilo-militaires (CIMIC). « Ce sont des actions militaires au profit de la population civile. Ces actions tournent autour des besoins vitaux. Il s’agit de l’accès à l’eau (…) de l’électricité, l’éducation. Et c’est d’ailleurs une graine que Barkhane plante pour l’avenir du peuple malien », affirme le général. Pour l’eau et l’électricité, la force Barkhane s’appuie les deux partenaires de la lutte contre le terrorisme que sont le Mali et la France. « Barkhane appui la remise en route de la centrale électrique de Kidal et y a investi beaucoup d’argent. Grâce à EDM, l’État malien, qui a décidé de consacrer une somme très conséquente à la remise en route de cette centrale à Kidal, l’a relancé il y a un mois et demi. Au moment de notre arrivée, la centrale fournissait six à huit heures d’électricité pour environs 25 % de la population kidaloise, aujourd’hui, 80 % de la centrale électrique produit quasiment 100 % des Kidalois a au moins 20 heures », dit Christian Allavène. Pour une autre ressource vitale, qu’est l’eau, le général nous apprend la présence, à Gao, de la société française Veolia, dont certains représentants sont sur place. Cette venue est motivée par une étude des projets qui pourront y être menés à très court terme au profit du grand Gao. « D’autres projets sont en cours, même si certaines régions bénéficient davantage d’aide que d’autres », précise le chef militaire.

Dans son appui aux forces armées malienne, l’opération Barkhane poursuit son appui aux militaires maliens à travers 142 actions de formations dispensées, en 2017, la fourniture de munitions, de carburant et d’alimentation.

L’insécurité au centre du Mali

L’absence de la force militaire dans cette partie du pays s’explique par le fait que «  Barkhane intervient là où on lui demande de le faire. La force militaire travaille dans les zones aux profits desquelles l’État malien lui demande d’intervenir. Je vous le rappelle, la force française, intervient au profit et en appui de la MINUSMA. » Pour le commandant Allavène, les missions à menées dans le nord du pays ne sont pas encore accomplis et reconnaît que cette partie du pays est la priorité de Barkhane. « Le « ménage », si je peux me permettre d’utiliser cette expression un peu maladroite n’est pas complètement réalisé ». Il poursuit en précisant que les effectifs de Barkhane sont minimes face à l’immensité du territoire malien. « Barkhane, c’est 4 000 hommes dans un pays vaste comme le Mali, je vous laisse imaginer si nous avons la capacité à être partout et en même temps. » L’absence des forces française dans le centre du pays est un fait que M.Allavène a tenu à pondérer en précisant que « les FAMas oeuvrent dans cette partie du pays ».

Sujets épineux

Sur une possible porosité entre certains groupes signataires de l’accord de paix d’Alger et les terroristes, Christian Allavène lève le voile. « Les différentes opérations que nous avons menées récemment dans le nord, mais pas uniquement, notamment par la saisie d’un nombre de pièces à charge, démontrent la collision qui existe entre certaines personnes de certains groupes armées signataires et des groupes armés terroristes. »

Suite au tollé qu’à susciter la mort des 11 soldats maliens tués dans une embuscade de la force militaire française, en octobre dernier, le général Christian Allavène, n’a pas souhaiter s’étendre sur ce sujet. Afin d’y mettre à terme. « Votre président et notre ministre [Florence Parly, ministre française des Armées : NDLR] ont affirmé que cette affaire était derrière nous. Souhaitez-vous vraiment la remettre devant nous ? Ne pensez-vous pas qu’il convient de sortir de ce sujet et de considérer l’avenir ? Cette affaire est derrière nous, je cite votre président et ma ministre », se contente-t-il de dire.