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Barrages de Félou et Gouïna : l’inquiétude des guides touristiques

Située à  environ 500 km au nord-ouest de Bamako, la région de Kayes regorge de ressources naturelles et culturelles. Les…

Située à  environ 500 km au nord-ouest de Bamako, la région de Kayes regorge de ressources naturelles et culturelles. Les chutes de Félou et de Gouà¯na situées respectivement à  15 km et 80 km de Kayes constituent un attrait touristique important. Les chutes de Gouina, surnommées les chutes qui chantent, sont célèbres pour leur beauté et sont inscrites au registre du patrimoine national. Pour les touristes qui quittent le Sénégal, Kayes fait partie des premiers pôles d’attraction. Médine avec son fort fut la 1ère capitale du Soudan Français. Il y a également des endroits pour faire l’alpinisme, visiter des grottes, faire des ballades en pirogue ou pratiquer la chasse. Même si les guides reconnaissent que l’inauguration du barrage de Félou et la pose de la première pierre de l’aménagement hydroélectrique de Gouà¯na le 17 décembre dernier va permettre à  la région de se développer, ils craignent pour l’avenir du secteur.  » Moins de chutes » Pour Bréhima Sissoko, guide national depuis 20 ans et président de l’association des guides de Kayes,  » la nouvelle centrale hydroélectrique a entamé la beauté touristique et culturelle des chutes de Félou. Beaucoup de marmites ou cuvettes naturelles ont été détruites. » D’après le guide, la végétation luxuriante qui servait d’abris aux touristes après leur visite a disparu à  certains endroits. « Non seulement on nous empêche d’y aller et cela dépend des humeurs des gendarmes qui se trouvent à  l’entrée et à  la sortie mais aussi il y a moins de chutes. On ne peut plus dire à  quelqu’un en saison sèche qu’on va aux chutes de Félou. Nous disons seulement Félou parce que souvent on risque d’être surpris de ne pas avoir de chute » poursuit Bréhima Sissoko. En guise de compensation, les guides « sollicitent l’obtention de la cité chinoise pour servir de structure d’accueil (campement, restaurant, etc.) ou la construction d’un campement touristique à  Médine. » Pour la petite histoire, d’après notre guide, C’’est depuis la 1ère République, que le barrage hydroélectrique devrait être construit. A chaque fois qu’on construisait, la nuit, le diable démolissait tout et le site fut abandonné. C’’est après que l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a décidé de relancer ce projet après une étude socio-économique et culturelle en l’occurrence les sacrifices.