Bassolé, point ultime sur les négociations

"Pour créer les conditions d'un dialogue fructueux, la Médiation s'est attachée à  obtenir le retour à  l'ordre constitutionnel comme l'a…

« Pour créer les conditions d’un dialogue fructueux, la Médiation s’est attachée à  obtenir le retour à  l’ordre constitutionnel comme l’a exigé la CEDEAO, afin que les nouvelles autorités maliennes soient reconnues et acceptées par la communauté internationale et qu’elles engagent avec les groupes armés du nord du Mali un processus crédible de sortie de crise », a déclaré Djibril Bassolé, devant les confrères burkinabés. « Poursuivre l’ordre constitutionnel » Après l’échec des dernières négociations avec la junte, Djibril Bassolé est revenu sur le processus de retour à  l’ordre constitutionnel enclenché avec la déclaration solennelle du Capitaine Sanogo le 1er avril 2012, et par laquelle il s’engageait à  rétablir la Constitution du 25 février 1992 et les institutions républicaines.Un ordre constitutionnel du reste troublé par l’omniprésence de la junte au pouvoir et de multiples incursions des hommes du CNRDRE dans la vie politique malienne. Mais la CEDEAO fonctionne par étape avec la signature de l’Accord cadre. Un accord selon Bassolé, qui a permis d’obtenir l’installation du Président de l’Assemblée Nationale M. Dioncounda Traoré comme Président de la République par intérim le 12 avril 2012 en application de l’article 36 de la Constitution malienne et la nomination de Cheick Modibo Diarra comme Premier Ministre de transition le 17 avril 2012, suivie de la formation d’un gouvernement de transition le 24 avril 2012″. Du reste, cet Accord ne mentionne en rien la prorogation du mandat du président intérimaire. Point sur lequel s’appuie Sanogo pour exiger le départ de Dioncounda Traoré. « Aller au delà  des 40 jours » Le désaccord est donc survenu avec la décision de la CEDEAO de prolonger la transition à  12 mois avec Dioncounda comme président : «La CEDEAO considère être soucieuse de la stabilité des institutions républicaines, et estime que ce délai de 40 jours pour organiser l’élection présidentielle ne saurait être considéré comme la durée limite du mandat du Président de la République par intérim, surtout que l’organisation de l’élection présidentielle s’avère matériellement impossible dans les conditions actuelles d’occupation des 2/3 du territoire malien par des groupes armés » « Le délai de 40 jours prévu à  l’article 36 de la Constitution pour l’intérim du Président de la République, qui polarise les débats au Mali, ne doit pas être une source de blocage ou de remise en cause du processus de normalisation », explique Bassolé. Pour contraindre la junte à  accepter ces dispositions, la CEDEAO a brandi de nouvelles menaces de sanction sur le Mali. « Intervention au nord » ? Dans sa démarche, la CEDEAO met désormais en avant l‘urgence du nord. Si elle a déjà  prévu d’envoyer une force militaire en Guinée Bissau, pour le Mali, il faudra élaborer un agenda de sortie de crise au nord du Mali. Il s’agira de parvenir dans les meilleurs délais, à  un accord entre le gouvernement de transition et les mouvements armés qui préserve l’intégrité du territoire national malien… La convention nationale proposée par Sanogo a elle été boycottée par certains partis politiques maliens. Ce sera donc la main de fer de la CEDEAO contre l’obstination de la junte.