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Belmokhtar, vivant et toujours dangereux

Non, Mokhtar Belmokhtar n'est pas mort. Il n'a pas été tué comme annoncé par Paris. Il se trouverait, selon AQMI,…

Non, Mokhtar Belmokhtar n’est pas mort. Il n’a pas été tué comme annoncé par Paris. Il se trouverait, selon AQMI, en Lybie d’o๠il planifie sa prise de contrôle sur tout le Sahel. «Depuis quelques temps, nous avons la preuve que Mokhtar Belmokhtar, de nationalité algérienne, l’un des plus dangereux islamistes algériens qui opérait dans le nord du Mali, s’est retiré en Libye pour éviter d’être arrêté ou tué. Du territoire libyen, il entend contrôler tout le Sahel», a déclaré une source sécuritaire malienne. L’information a été confirmée par une source sécuritaire nigérienne et par une autre source proche de la mission de l’Onu au Mali (Minusma). Les chefs jihadistes revenants ? Celui qu’on surnomme «Belawar» («le borgne» en arabe) ou Khaled Abou al-Abbas, Belmokhtar serait donc encore vivant, alors qu’il avait été donné pour mort, «tué» par l’armée tchadienne au Mali le 2 mars 2013, une information ensuite démentie par Al-Qaà¯da et qui avait été toujours démentie par le gouvernement français. «Tout le monde est d’accord aujourd’hui qu’il n’était pas mort. Il était toujours actif mais s’est installé depuis un moment en Libye», a précisé la source sécuritaire proche de la Minusma. Belmokhtar avait en 2012 fait scission d’avec Aqmi et crée son propre mouvement, «Les Signataires par le sang», avec lequel il a mené la prise d’otages sanglante d’In Amenas. Cette attaque avait eu un retentissement planétaire en raison de la présence de nombreux étrangers parmi les otages, dont 37 ont été tués. Le 3 juin 2013, la tête de Belmokhtar a été mise à  prix par les à‰tats-Unis. Washington le considère comme «l’un des plus dangereux terroriste du Sahel» et sa tête a été mise à  prix. On apprend également ce lundi 14 avril par l’agence privée d’information mauritanienne ANI qu’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) a démenti, samedi dernier, la mort d’un de ses chefs annoncée par Paris et un responsable de l’armée malienne en mars dernier. Dans un entretien avec un porte-parole de l’organisation, Abou Assem Al-Mouhajir, ce dernier déclare que “M. Omar Ould Hamaha est bien vivant. Il n’a pas été tué par les Français contrairement aux déclarations du ministre français de la Défense (Jean-Yves Le Drian) et des médias français”. « Les Français ont annoncé ces derniers temps la mort d’un grand nombre de moudjahidine, mais ceci est sans fondement » a-t-il encore déclaré. Il a mis Paris en demeure de fournir “la moindre preuve” de ses déclarations sur la mort de djihadistes. M. Le Drian avait annoncé le 20 mars la mort au Mali d’une quarantaine de djihadistes, dont Omar Ould Hamaha. « Depuis quelques semaines, nous avons mené des opérations qui ont permis de neutraliser plusieurs dizaines de terroristes qui tentaient de se regrouper », avait-il déclaré sur une chaine de télévision française. La mort d’Omar Ould Hamaha, surnommé “le Barbu rouge” et recherché, notamment, par le Mali et les à‰tats-Unis, avait déjà  été annoncée le 14 mars par un haut responsable de l’armée malienne. On serait tenté de se demander sur quelles informations étaient fondées les précédentes annonces. La recrudescence de la violence dans le nord du Mali et l’instabilité chronique en Lybie laissent aujourd’hui voir que ces chefs jihadistes conservent de l’influence et des militants dans ces pays. Une menace à  prendre au sérieux, au vu de la capacité de nuisance de ces individus. Et de leurs groupes (katibas) respectifs. On craignait d’avoir affaire à  une hydre, il semble que ce soit plutôt des phoenixÂ