Bienvenue au Ministère des affaires religieuses et du culte

C'’est une grande première dans l'histoire politique contemporaine du Mali. Le pays a désormais un Ministère des affaires religieuses et…

C’’est une grande première dans l’histoire politique contemporaine du Mali. Le pays a désormais un Ministère des affaires religieuses et du culte. Le portefeuille revient au Dr Yacouba Traoré, membre du Haut conseil islamique. Récompense du mérité donc pour le HCI qui n’a ménagé ni ses efforts ni son temps pour accompagner le pays dans la recherche d’une solution à  la crise politico-institutionnelle. Normal dans un pays o๠vivent 90% de musulmans, mais aussi des chrétiens, des animistes etC’… Influence des religieux ! La présence de ce ministère dans le nouvel attelage gouvernemental vient accréditer la thèse du rôle prépondérant et de l’influence des musulmans dans le jeu politico-social du pays. La dernière illustration en date est le méga-meeting, organisé le 12 août dernier dans un stade du 26 mars archicomble pour plancher sur la crise du Mali. Ce meeting, on se rappelle, a eu le don d’apaiser le climat politique tendu et de relancer le dialogue politique mal en point. l’arrivée de Yacouba Traoré vient corroborer les propos de Mahmoud Dicko dans une récente interview accordée à  RFI o๠le leader religieux affirmait que son regroupement ne doit pas rester de marbre face aux défis du pays et à  son sa représentativité dans la société. «Â Quelle serait l’utilité de ministère, avec quelles missions et quelle légitimité, s’interroge, Ami, une jeune bamakoise. D’autant qu’un Haut conseil islamique existe déjà  ? » La création du Ministère des Affaires religieuses et du culte est vivement saluée surtout dans les milieux musulmans qui y voient une reconnaissance du rôle de la religion dans la construction du pays. C’’est le cas de Zoumana Coulibaly, un ancien membre de l’association des élèves et étudiants musulmans du Mali qui se réjouit d’un vide qui vient d’être comblé. Même son de cloche chez Moussa Diabaté pour qui il était inconcevable de ne pas avoir un tel ministère dans un pays à  dominante musulmane. La nouvelle suscite plutôt des réserves chez certains qui craignent à  la longue une interférence de la religion dans la politique. Selon les religieux doivent se mettre au dessus des contingences politiques pour ne pas se pervertir. «Â A chacun son rôle, les religieux doivent rester dans les lieux de culte et non se mêler de la politique », fulmine Mamadou Keà¯ta, enseignant à  la retraite.