Birama Fall interpellé par la Sécurité d’Etat

Après avoir été libéré aux environs de 16h, ce samedi 12 Mai, Birama Fall, le Directeur de Publication du Journal…

Après avoir été libéré aux environs de 16h, ce samedi 12 Mai, Birama Fall, le Directeur de Publication du Journal Le Prétoire, a convoqué ses pairs à  la Maison de la presse pour rendre compte de son interpellation qui a duré 4H dans les locaux de la sécurité d’Etat : «Â  Ils sont venus aux environs de midi au siège du Journal. Ils étaient trois, un commissaire, un chauffeur et un gendarme. Ils m’ont demandé de les suivre… » On reproche à  Birama Fall des échanges téléphoniques avec un ancien ministre sur la publication d’un article relatif à  l’existence d’un «Â charnier » à  Diago, situé à  quelques kilomètres de Bamako. Ce que nuance Fall : «Â J’ai effectivement eu connaissance d’un charnier dans lesquel des bérets rouges, auraient été enterrés, mais n’ayant pu vérifier cette information, je n’avais pas l’intention de publier quoi que ce soit. Le bihebdomadaire Le Prétoire est dans la profession, un journal réputé critique de l’ancien régime mais aussi des putschistes qui on pris le pouvoir au Mali. «Â Avertissement à  la presse? » l’arrestation de Fall est-elle un avertissement aux journalistes ? Faut-il y voir la main de la junte ? Depuis le putsch du 22 Mars, le CNRDRE a fait procéder à  de nombreuses arrestations de personnalités politiques et de la société civile pour des motifs variés. Complot, tentative de contre putsch. La liste est longue. l’affaire Fall elle, révèle autre chose. Les écoutes téléphoniques sur laquelle sont mises la plupart des journalistes, une autre forme d’atteinte à  la liberté de la presse. «Â Nous devons interpeller les opérateurs de téléphonie, qui se rendent complices de ces arrestations en collaborant avec la junte », s’indigne un journaliste. «Â Rappelez-vous qu’après les évènements du 30 avril, il n’était plus possible d’envoyer des SMS pendant 48h, cela pour éviter de soi-disantes rumeurs…», signale un autre.  » Déclaration de protestation » l’ensemble des organisations et associations de la presse malienne (Union nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), l’Union des Radios et Télévision Libres (URTEL), l’Association des Editeurs de Presse (ASSEP), la Maison de la Presse et le Groupement Patronal de la Presse) ont décidé d’adopter une déclaration sur cette affaire. La presse malienne entende rester vigilante et jouer pleinement son rôle dans ces moments critiques. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Hamadoun Touré sera également interpellé. Dans l’affrontement qui a eu lieu entre les militaires de la junte et les bérets rouges, lors de la tentative de contre-pusch du 30 avril, un bilan officiel faisait état de 27 morts. Un chiffre qui pourrait avoisiner plus de 200 morts, affirme Fall, mais qui n’est pas encore vérifié. D’o๠l’existence de ce charnier ? Affaire à  suivre