Boulangeries : Vers l’arrêt de l’utilisation du bois

La réunion qui s'est tenue dans les locaux de son département lundi après-midi, a eu lieu en présence du conseiller…

La réunion qui s’est tenue dans les locaux de son département lundi après-midi, a eu lieu en présence du conseiller technique Souleymane Cissé, du directeur national des eaux et forêts Alassane Boncana Maà¯ga. Ainsi qu’un représentant de la direction nationale des industries. En souhaitant la bienvenue à  ses invités, le ministre Sangaré a insisté sur l’impérieuse nécessité d’abandonner l’utilisation du bois dans la fabrication du pain. Il a expliqué que son département a le souci de préserver le couvert végétal sans pénaliser les activités économiques. «Â Faisons en sorte de ne pas atteindre le point de non retour dans la dégradation de notre couvert végétal », a-t-il exhorté. Il a proposé ensuite qu’à  défaut d’un abandon immédiat de l’utilisation du bois par les boulangeries, son département exigera que les boulangers s’impliquent dans le reboisement pour remplacer les arbres coupés. Reboisement et environnement A sa suite, le directeur national des eaux et forêts a révélé que dans le district de Bamako, selon une étude datant de 2008, 220 boulangeries existent dans notre capitale. 80% de ces boulangeries fonctionnent avec du bois et consomment 60% de ce combustible utilisé dans le district de Bamako. «Â La majorité de cette quantité de bois rentre dans la ville de façon frauduleuse », a précisé Alassane Boncana Maà¯ga qui a attiré l’attention sur le fait que les forêts ne peuvent plus supporter le rythme d’exploitation actuel. Il a plaidé pour la pratique consistant à  amener les boulangers à  produire eux-mêmes le bois dont ils ont besoin. Le porte-parole des boulangers M. Thiam, a indiqué que sa corporation est de C’œur avec le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement pour la protection du couvert végétal. «Â Même si on n’est pas spécialiste du domaine, on sait que le problème est réel. Nous consommons beaucoup de bois. Nous sommes prêts à  collaborer pour trouver une solution alternative à  l’utilisation du bois dans les boulangeries », a-t-il assuré en reconnaissant que beaucoup de boulangers utilisent le bois parce que cela amoindrit les coûts de fabrication du pain. Problèmes techniques Il a expliqué que l’utilisation du bois crée des problèmes techniques dans les boulangeries. Pour lui, la solution réside dans la concertation entre les services techniques et les boulangers pour trouver des solutions alternatives. « Si on veut vraiment arrêter l’utilisation du bois, on peut le faire. l’Etat peut nous aider en subventionnant l’adaptation des machines aux normes internationales et en détaxant le DDO », a-t-il proposé en faisant remarquer que les boulangeries emploient plus de 50.000 personnes. Prenant la parole pour conclure, le ministre Tiémoko Sangaré a constaté qu’il y a une unanimité sur l’urgence de faire quelque chose pour stopper la dégradation du couvert végétal. « Il ne vient à  l’esprit de personne de prendre des mesures pour mettre en péril les activités du secteur de la boulangerie », a-t-il rassuré en annonçant que les discussions se poursuivront avec les services techniques de l’Etat pour trouver une solution idoine. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a insisté sur l’implication des boulangers dans le reboisement en évoquant les clauses de responsabilité sociale des entreprises. « Nous allons faire appel aux clauses de responsabilité sociale des entreprises pour la systématisation de l’inscription du reboisement dans leurs activités », a annoncé le ministre Sangaré.