Bourou, la flûte enchantée des bambara

On peut dire sans exagérer que c'est un vestige du passé. Elle est pourtant plus que jamais utile dans la…

On peut dire sans exagérer que c’est un vestige du passé. Elle est pourtant plus que jamais utile dans la vie des populations en milieu bambara. Elle ne sort pas tous les jours et l’entendre signifie qu’il se passe quelque chose de spécial. Yelekebougou situé à  60 km de la capitale malienne. Il y a foule sur la grande place du village qui accueille une délégation de journalistes. Un son lourd, grave et mélodieux à  la fois attire notre attention. C’est avec émerveillement que nous découvrons cette flute,appelée « bourou » faite de corne de Biche, troué de deux bouts par o๠sort le son particulier de cet instrument. Au milieu du tube en corne, un troisième souffle par o๠le joueur envoie son souffle. Ce n’est pas n’importe qui qui pratique cet instrument. pour y avoir accès, il faut suivre un enseignement dispensé par les anciens. Gnassa Diarra est l’un des ces privilégiés. Il nous explique le bourou est utilisé pour animer les fêtes mai aussi annoncer des grands événements, tel que les fêtes rituelles et les nouvelles (naissance, décès, etc) qui rythment la vie de la communauté. Pour accueillir des visiteurs de haut rang (il paraà®t que nous, journalistes, en sommes) , les bourous de Yélékébougou sont également de sortie. « C’’est un instrument de nos ancêtres. Nous, la nouvelle génération, avons le devoir de pérenniser cette tradition » affirme Gnassa Diarra. Les sons de cet instrument changent en fonctions des événements. Si C’’est un évènement heureux le son est gai, dansant, dans le cas d’un décès,par exemple, il est plus grave, voire lugubre. D’après lui, l’usage du « bourou » a commencé lors des fêtes rituelles . Elle était utiliser pour assurer la protection du village car elle servait à  communiquer les informations importantes et seuls les initiés (encore aujourd’hui), comprennent ce que signifient les différents sons qu’elle émet.