« Brol, texter, bombasse, hénaurme »… des nouveaux mots du «Robert 2014»

Si on vous dit : « C'’est vraiment le " brol ", chez toi », vous ne manquerez pas d'écarquiller…

Si on vous dit : « C’’est vraiment le  » brol « , chez toi », vous ne manquerez pas d’écarquiller les yeux. Jamais entendu ? Pourtant, « brol » vient de faire son entrée dans Le Robert. Ce belgicisme signifie fouillis, désordre, bazar. Cette incursion d’un mot étranger dans le dictionnaire de référence du grand public français n’est pourtant pas un cas isolé. Les Québécois sont également à  l’honneur : o๠l’on apprend que, loin de se contenter du terme collant, les Montréalais utilisent pour désigner ce vêtement le terme « bas-culotte ». Ou qu’ils se hérissent si quelqu’un fait du « chialage », comprenez : qu’il pleurniche en permanence. Histoire de ne fâcher personne, les lexicographes du Robert ont déniché un mot suisse à  inclure dans la liste des primés 2014 : « agender », qui signifie fixer une date, tout simplement. Le vocable de la téléréalité à  l’honneur Soucieux de s’adapter à  l’évolution de la langue française, Le Robert fait entrer dans ses pages des termes qui risquent d’outrer plus d’un puriste. Un « kéké », par exemple, peut être utilisé pour désigner quelqu’un qui a tendance à  se pousser du col. Certains se familiariseront avec le verlan, puisque le terme « chelou », qui signifie louche, vient de faire son apparition. On notera également l’arrivée de la version francisée de « texter », de l’anglais to text, qui signifie… envoyer des textos, des SMS. Les expressions imagées se font également une place de choix : « envoyer du lourd » ou « en faire des caisses » prennent position. Voilà  qui devrait permettre à  certains parents ou grands-parents de mieux communiquer avec leur progéniture. Si enfin vous trouvez que quelqu’un est un peu plus que « choupinet » (mignon), Le Robert vous autorise désormais à  utiliser le terme « bombasse » (pour la définition, nul besoin de faire un dessin). Comment ? Ils n’y sont pas déjà  ? Certains termes, largement employés dans les médias ou les conversations courantes, viennent de faire leur entrée dans le dictionnaire. Ainsi, jusqu’à  aujourd’hui, vous auriez pu chercher tant que vous vouliez, il vous aurait été impossible de mettre la main sur les mots « nobéliser », « palmé » (dans le sens : qui a été distingué à  Cannes), ou encore « bien-pensance », ce terme dont raffolent les hommes politiques. « Droit de l’hommiste », salué sur internet comme étant particulièrement laid, bien que couramment utilisé, se fait aussi une petite place. En revanche, en plein débat sur la place de l’anglais dans les universités, l’apparition d’anglicismes comme « low-cost » (à  bas coût), risque de faire grincer quelques dents. La couronne du mot le plus controversé de ce cru 2014 revient cependant sans conteste à  « hénaurme », qui provoque sur internet hilarité ou consternation, C’’est selon. Cousin homophone d’énorme, il n’est pas besoin de se creuser les méninges bien longtemps pour en comprendre le sens. Tout au plus, note Le Robert, peut-on y voir une fonction d’hyperbole.