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Burkina Faso: toujours pas de fumée blanche

De Ouagadougou à  Accra, tout le monde planche sur le dossier burkinabè. Dans la capitale o๠le calme est revenu…

De Ouagadougou à  Accra, tout le monde planche sur le dossier burkinabè. Dans la capitale o๠le calme est revenu après plusieurs jours de manifestations, d’intenses tractations ont lieu pour trouver la personnalité civile qui doit diriger les 12 mois de transition. Le « pays des hommes intègres », qui a chassé par la rue son désormais ex-président le 31 octobre dernier est pour l’instant entre les mains des militaires dirigés par le Lieutenant -Colonel Isaac Zida. Une commission réunissant opposition, société civile et chefs religieux et traditionnels planche depuis jeudi sur l’architecture de cette transition qui devra mener à  des élections générales dans un délai d’un an. Elle doit proposer une « charte de la transition » qui devra être validée par toutes les parties lors d’une plénière, avant d’être présentée aux médiateurs le lundi prochain. En attendant, l’armée entend bien se faire entendre et refuse que la communauté internationale « impose un calendrier » aux burkinabè. « L’UA peut dire +dans trois jours+, ça n’engage que l’Union africaine », a déclaré le Lt-Cl Zida. »Si demain nous avons une personnalité consensuelle » pour diriger la transition, « nous n’allons pas attendre l’UA » pour rendre le pouvoir, a-t-il toutefois expliqué. L’Union Africaine a en effet donné deux semaines aux militaires pour remettre le pouvoir à  un civil, menace de sanction à  l’appui. Une démarche réfutée par la CEDEAO qui était réunie en sommet ces dernières heures à  Accra. Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, l’organisation régionale ouest-africaine ont plaidé vendredi pour un assouplissement à  l’égard du Burkina et demandé de ne pas lui imposer de sanctions « compte tenu des efforts en cours ». Les acteurs de la crise se sont en effet entendus mercredi sur la durée de la transition – un an – et sur le fait qu’elle sera dirigée par une personnalité civile. En outre, des élections présidentielle et législatives doivent se tenir d’ici novembre 2015. Mais le nom du futur chef de la transition n’est pas encore sorti. Cette question épineuse nécessite davantage de temps, selon tous les protagonistes. Le schéma des militaires Ces derniers ont en effet pleinement réfléchi à  a question et ont leurs propositions pour la transition. Celles-ci se résumeraient en la mise en place d’un « Conseil national de transition », doté de pouvoirs législatifs et composé de 60 membres, à  parts égales entre armée, société civile, opposition et ancienne majorité. Il serait présidé par un militaire. Les portefeuilles d’un « gouvernement de la transition, technocratique et non partisan » seraient répartis également, un tiers chacun, entre l’armée, la société civile et les partis politiques. « L’armée a des propositions mais elles ne sont pas toutes bonnes », a déclaré un responsable associatif burkinabè. « On se retrouve tous ensemble lundi – armée, société civile, partis politiques, religieux – pour sortir un document unique et consensuel », a déclaré de son côté Jonas Hien, un responsable de la société civile, à  l’issue d’une rencontre avec le lieutenant-colonel Zida. L’important, c’est de parvenir à  un consensus pour aller au bout d’une année sans problème et faire des élections dont les résultats seront acceptés par tous », a estimé M. Zida. Les « hommes intègres » attendent donc toujours celui qui empêchera leur pays de se désintégrer.