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Cabral n’est pas mort…

17 mars 1980-17 mars 2012, il y a trente deux ans, jour pour jour, décédait le secrétaire général de l'Union…

17 mars 1980-17 mars 2012, il y a trente deux ans, jour pour jour, décédait le secrétaire général de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM). Arraché à  l’affection des siens à  la fleur de l’âge, Adoul Karim Camara dit «Â Cabral » recevait ce 17 mars, encore une fois, l’hommage de la nation à  travers une marche funèbre, organisée par l’Association des anciens de l’UNEEM (AMSUNEM), et le dépôt d’une gerbe de fleurs du gouvernement sous la houlette du Premier ministre, Mme Cissé Marima Kaà¯dama Sidibé. Face à  la presse la patronne de l’exécutif, a reconnu la valeur du militant de la liberté qu’il fut, et lui a rendu un vibrant hommage. Militant engagé Pour certains, Cabral est le symbole de la lutte pour les droits des élèves et étudiants du Mali. Pour d’autres, il fut l’un des acteurs les plus engagés pour la chute du régime dictatorial de Moussa Traoré, dont la répression sauvage a été la cause de sa mort. Le parcours de ce combattant inspire à  la fois le respect et une source d’inspiration, notamment pour la jeune génération en quête de repères. Abdoul Karim Camara avait pris le sobriquet de Cabral, en hommage à  Amilcar, le héros de la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. Etudiant finaliste en philosophie à  l’Ecole normale supérieure (EN Sup) de Bamako, il avait 25 ans et s’apprêtait à  faire son entrée dans la production. Hélas ! Le destin, cruel, l’a décidé autrement. Alors qu’il se battait pour de meilleures conditions d’études et de travail pour les élèves et étudiants du Mali, il mourra des suites de tortures à  lui infligées par la soldatesque de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM, ex-parti-Etat) dirigée d’une baguette de fer par le général Moussa Traoré. Arrêté le 16 mars 1980, après des manifestations estudiantines à  Bamako, il décédera le lendemain après un passage au commissariat du 2ème arrondissement et au Camp des commandos-parachutistes de Djicoroni. Le flambeau ne peut s’éteindre Ses bourreaux croyaient bien faire en planifiant son élimination physique. Mais C’’était mépriser la cause pour laquelle il est allé au sacrifice. Ils ont certes eu un long temps de répit, cependant, le 26-Mars 1991 est surtout la victoire posthume de ce militant. Car C’’est l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEEM (née des cendres de l’UNEEM), qui remportera la chute de l’ancien dictateur Moussa Traoré et de son régime. Dirigée en son temps par l’actuel secrétaire général du parti SADI, le Dr Oumar Mariko, l’AEEM s’est jointe au combat d’autres organisations du mouvement démocratique. La mort a eu raison de Cabral. Mais elle n’aura aucune emprise sur son nom, ses idéaux de liberté, de justice sociale, de solidarité, sa mémoire, resteront donc intimement liés à  l’Histoire contemporaine du Mali. En témoignent le monument érigé en sa mémoire au rond-point de Lafiabougou et le lycée public de Ségou qui porte son nom. Cabral n’est donc pas mort. Il est parmi nous… , pour reprendre le poète sénégalais Birago Diop.