Camp Para de Djicoroni-Para : Un mort et des blessés

C'’est la panique dans le quartier déjà  échaudé par l'épisode du contre coup d'Etat manqué des bérets rouges. Tous les…

C’’est la panique dans le quartier déjà  échaudé par l’épisode du contre coup d’Etat manqué des bérets rouges. Tous les établissements scolaires ont libéré les élèves et beaucoup de boutiques ont fermé au marché. Difficile de s’approcher des lieux. Les gens forment des petits groupes dans les rues pour deviser sur la situation. Selon un habitant du camp-para qu’on a pu joindre au téléphone, les coups de feu seraient tirés par des bérets verts et des gardes et des gendarmes qui ont investi le camp depuis 5 heures à  l’aube pour empêcher un rassemblement prévu par les bérets rouges ce matin. « Ils ont tiré dans le camp, fait des tirs de sommation. Ensuite, un jeune de 18 ans aurait été tué par balle. On dénombre cinq femmes et une dizaine d’enfants blessés par balle », a indiqué notre interlocuteur, médecin de son état. Au moment de le joindre, il était en train apporter les premiers soins aux blessés pour, dit-il, arrêter l’hémorragie. En guise de représailles, des jeunes du camp s’agitent pour faire la peau à  des militaires coincés dans certains bureaux. L’attaque du camp militaire est liée à  la déclaration à  la télévision nationale du chef d’état-major des armées, a affirmé le soldat Bouaré. Intervenant en début de semaine à  l’ORTM (télévision nationale), le général Tahirou Dembélé, chef d’état-major, avait fait part de sa volonté d’envoyer les Bérets rouges au front combattre aux côtés des soldats français les groupes islamistes armés qui avaient occupé le nord du pays en 2012. Comme on a le problème du Nord sur les bras, vous allez combattre auprès de vos autres frères d’armes, avait déclaré le général à  la télévision, à  l’issue d’un entretien avec le commandement des Bérets rouges. Après cet entretien on a pris toutes les dispositions pour les affecter dans leur régiment, avait-il ajouté. Bien que l’unité d’élite des Bérets rouges n’ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé de réaffecter ses membres dans d’autres unités, parce que si vous êtes à  Bamako on fera toujours face aux mêmes problèmes. Tout le monde n’a pas rejoint son unité d’affectation (…) il y en a 417 qui ont rejoint leur unité d’affectation. Mais il y a une partie à  Bamako qui refuse d’obéir à  leurs autorités. Ils ont pris l’habitude de se réunir au camp. On a donc pris la décision de dégager les éléments qui vont se rassembler., avait-il ajouté. Hormis les 417 Bérets rouges affectés en dehors de Bamako, environ 800 se trouvent toujours dans la capitale malienne, mais le gros de leur armement leur a été confisqué, indique-t-on de source militaire. Fin avril 2012, les Bérets rouges avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré, mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. Les combats entre les deux unités avaient fait une vingtaine de morts.