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La campagne ivoirienne pour la nouvelle constitution est lancée

La campagne du référendum sur la nouvelle constitution s'est ouverte samedi dernier. Le parti au pouvoir à inciter les Ivoiriens…

La campagne du référendum sur la nouvelle constitution s’est ouverte samedi dernier. Le parti au pouvoir à inciter les Ivoiriens à voter massivement pour l’adoption de la nouvelle constitution. L’opposition a de son côté envahi la commune de Yopougon pour appeler ses partisans à boycotter le scrutin et dénoncer une vision rétrograde et monarchique.

Le président de la République ivoirienne Alassane Ouattara a tenu un meeting samedi dernier au Stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Devant près de 10.000 personnes, il a soutenu son projet d’une nouvelle constitution qui devrait, selon lui, mettre définitivement fin aux crises qui ont secoué le pays depuis plus de 25 ans. « La constitution c’est la garantie, c’est une assurance-vie pour la paix, donc je vous demande de sortir nombreux le 30 octobre pour voter massivement car c’est ainsi que nous allons garantir la paix », a lancé le chef de l’État ivoirien à ses partisans. En présence de nombre des ses proches collaborateurs, notamment l’ex-chef d’État Henri Konan Bedié qui a demandé à ses compatriotes, de ramener un score sans appel qui soit la preuve de notre adhésion totale à la 3ème République.

« La dernière constitution date de 2000, il y a eu des crises terribles pour la Côte d’Ivoire à cette époque, ce qui montre que c’est imparfait, maintenant les choses ont changé, il faut entériner le changement à travers cette nouvelle constitution », argumentait un militant.

L’un des points saillants de la nouvelle constitution porte notamment sur la création du poste de vice-président qui devrait selon le pouvoir, éviter tout trouble en cas de disparition du président avec un nouveau dirigeant qui connaît le travail de l’exécutif. L’opposition dénonce elle une « dérive monarchique » qui ne servirait au président qu’à assurer sa succession. Si la constitution est votée, ADO pourra dès cette année désigner son vice-président. « Il opère avec la Côte d’Ivoire comme un propriétaire vis-à-vis d’un patrimoine personnel. Ce qu’il nous propose c’est moins qu’une constitution, c’est son testament pour organiser la dévolution de son patrimoine à ses successeurs de manière à ce que ce patrimoine reste dans la famille », a dénoncé Pascal Affi Nguessan, président du front populaire ivoirien (FPI).

Le principe de l’Ivoirité devrait également être modifié. Personnellement touché par cette loi, l’actuel président n’avait pu se présenter à l’élection présidentielle de 2000. Les nouveaux textes prévoient que « le candidat à l’élection présidentielle doit être ‘‘exclusivement’’ de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine ». La constitution actuelle stipule de « père et de mère », l’opposition affirme que le problème ne sera toujours pas réglé et que le terme ‘‘exclusivement’’ porte à débat.