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Cancun : A tout petits pas

Le Mali à  la tribune Le ministre de l'Environnement et de l'Assainissement Tiémoko Sangaré a pris la parole ce mercredi…

Le Mali à  la tribune Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré a pris la parole ce mercredi après-midi à  la 16è Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. C’’était dans le cadre du segment de haut niveau qui s’est ouvert mardi après-midi. Il a indiqué que pour le Mali, une augmentation de 2°C de la température de la planète, comme le laisse entendre le 4è rapport du Groupe international des experts sur le climat (GIEC), se traduirait par une baisse du rendement des cultures céréalières de 10 à  26% et la famine pour environ 44% de la population. Il a laissé entendre aussi que notre le Mali, un pays sahélien, connaà®t les grandes sécheresses depuis les décennies 1970 et 1980. Ce qui a provoqué des agressions sur les écosystèmes à  un point tel que la reconstitution des milieux naturels n’est plus possible, à  cause de l’ensablement généralisé. Pour combattre cette situation, a révélé Tiémoko Sangaré, le Mali n’attend pas les bras croisés l’aide de la communauté internationale. C’’est ainsi que notre pays a réalisé cette année une vaste campagne de reboisement qui a porté sur 45 millions d’arbres. Cette action n’est que le prélude à  un programme quinquennal de reboisement dont l’ambition est d’aboutir à  un Mali vert. Notre pays subit de plein fouet les impacts des changements climatiques Tiémoko Sangaré a ajouté que notre pays qui appartient au continent le plus vulnérable face aux changements climatiques, attend des résultats majeurs de la conférence de Cancun. Il s’agit de l’amendement de l’annexe B du Protocole de Kyoto reflétant les engagements ambitieux des pays développés, tels que recommandés par la science, à  savoir la réduction des émissions de gaz à  effet de serre d’au moins 40% en 2020 par rapport à  l’année 1990. Le Mali souhaite aussi la mise en place d’un mécanisme permettant d’aboutir en 2011 à  Durban en Afrique du sud à  un instrument juridique contraignant. Notre pays voudrait voir également l’adoption de décisions permettant l’opérationnalisation des fonds rapides pour financer entre autres les projets d’adaptation issus des Programmes d’action nationaux (PANA) des pays les moins avancés à  hauteur de 2 milliards de dollars. Ainsi que la mise en place d’un nouveau mécanisme financier placé sous la tutelle de la Conférence des Parties avec une gouvernance à  égale représentation entre pays développés et pays en développement. Ce mécanisme devra disposer de financements accrus de la part des pays développés (au moins 1,5% de leur PNB) pour le financement de l’adaptation, de l’atténuation, du transfert des technologies et du renforcement des capacités. Plaidoyer pour le maintien du protocole de Kyoto Concernant le Protocole de Kyoto dont la survie fait débat ici à  Cancun, le Mali souscrit à  son maintien et sa fusion avec un nouvel accord. « Le monde entier nous observe et nous écoute. Envoyons un signal très fort de Cancun, que par le biais du multilatéralisme, la communauté internationale est capable de venir à  bout des défis les plus colossaux en nous engageant résolument aussi bien politiquement que concrètement à  combattre les changements climatiques », a plaidé le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. Son plaidoyer fait écho à  celui du secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon qui a lancé lors de l’ouverture solennelle de la conférence mardi : « Cancun doit représenter un percée. La détermination doit nous habiter. C’’est une course de marathon, pas un sprint. Jusqu’ici nos efforts sont insuffisants ». Le président mexicain Felipe Calderon a rappelé aux négociateurs que des milliards de personnes attendent d’eux « une réponse claire ». Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi qui s’exprimait au nom de toute l’Afrique, a rappelé que le continent noir n’est responsable que pour 2% des émissions de gaz à  effet de serre. « Nous subissons les conséquences des changements climatiques. Les inondations et les sécheresses sont là  pour nous le rappeler », a-t-il laissé entendre. Timides avancées Les exhortations des officiels semblent avoir peu d’effets sur les négociateurs. Car les choses avancent à  petits pas. Les pays les moins avancés pensent que les pays développés font le blocage pour ne pas mettre la main à  la poche. Le groupe africain espère trouver un terrain d’entente avec le groupe BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) sur des propositions faites par la Chine. Ces négociations sont menées par le président de la CMAE le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré en compagnie de ses homologues d’Algérie Cherif Rhamani et de la RDC José Endundo Bononge. « Si nous arrivons à  nous mettre d’accord avec le groupe BASIC, cela pourrait être une base de négociation avec les autres parties », a indiqué Tiémoko Sangaré à  l’issue d’une réunion avec le chef de la délégation chinoise à  Cancun Xie Zhenhua. Les propositions chinoises portent sur le maintien du Protocole de Kyoto, l’objectif de réduction des émissions de gaz à  effet de serre au moins à  17%, sans engagement contraignant. Les pays développés comme les Etats-Unis et l’Europe doivent soumettre leurs initiatives de réduction des émissions à  un contrôle transparent. Quant aux pays en développement, leurs actions de réduction des émissions et d’atténuation peuvent être soumises au contrôle s’ils possèdent les technologies nécessaires. Ces propositions recoupent celles de l’Union européenne sur la question du maintien du Protocole de Kyoto. l’Europe s’est prononcée pour une deuxième période du Protocole de Kyoto. Et soutient une base de négociations avec des éléments essentiels comme l’adaptation, le transfert de technologie, la financement, le renforcement de capacités. Dans le cadre des fonds rapides, l’Europe annonce la mobilisation pour l’année 2010 de 2,35 milliards d’euro dont 844 millions pour l’adaptation. l’Europe se dit d’accord aussi pour la création d’un nouveau fonds.