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Case Saramaya : c’est moi la plus bête ?

Jamais une émission de téléréalité n'a autant interpellé l'opinion publique malienne. Les jeunes du pays se déchainent sur les réseaux…

Jamais une émission de téléréalité n’a autant interpellé l’opinion publique malienne. Les jeunes du pays se déchainent sur les réseaux sociaux pour dénoncer la promotion, disons-le crument, de l’idiotie. Pour drainer les foules et séduire de potentiels partenaires commerciaux, la télévision Africable diffuse les temps forts du casting de l’émission de téléréalité dénommée « Case Saramaya ou C’’est moi la plus belle ». Les candidates brillent par leur nullité avec des réponses indignes d’un titulaire même du diplôme de fin d’études moyennes. Se réclamant étudiantes pour la plupart, elles ont du mal à  manier la langue de Molière, à  donner le nom exact du président du Mali voire à  définir le droit ou à  citer un pays dont le nom commence par la lettre « A ». La honte. Honte de qui ? La faute à  Â… Africable ? Honte pour le Mali, honte pour la gent féminine malienne, honte pour la jeunesse, honte pour les enseignants, honte pour l’honneur du Mali que s’emploie à  rehausser le président IBK. A l’heure o๠nous rédigeons ce texte, des étudiants sous la houlette d’Atoo Traoré de Sup Management se réunissent pour définir les contours d’une plainte contre la chaine Africable. Seulement, il urge de se demander en quoi est responsable la chaine privée reçue dans plusieurs coins du globe ? Les responsabilités sont partagées. Une émission de téléréalité se prépare. Elle exige une conception menée par des spécialistes et supervisée par les organes de régulation depuis les enregistrements à  blanc. Africable se doit de promouvoir le Mali en montrant les facettes positives de ce pays en convalescence. Une télévision, C’’est un média chaud et de show, C’’est vrai. Le chaud met à  nu les failles d’une production lorsqu’elle est diffusée en direct. Le show pousse les producteurs actuels à  choisir les images sensationnelles pour vendre leur téléréalité. Qu’est-ce à  dire ? Les images répugnantes dénoncées par le public malien ont été montées et donc choisies par le producteur qu’est Fanaday Entertainement. La boite de production a failli doublement : Case Saramaya n’est pas exclusivement consacrée aux étudiantes et diffuser les images de candidates se faisant passer pour des étudiantes choque le monde universitaire du Mali. Votre serviteur passe beaucoup de temps dans les amphithéâtres pour attester que « Case saramaya » est loin de refléter la réalité de notre vécu académique. Pourquoi ne pas corriger en diffusant une présentation sommaire des candidates qui se veulent belles et pas forcément intelligentes. Ne dit-on pas « sois belle et tais toi » ! Loin de s’estomper, l’affaire prend des proportions inquiétantes et dans le milieu universitaire, tous les sujets de discussion sont centrés sur ce que les étudiantes appellent aujourd’hui la « case sans rame ». O๠va cette pirogue folle avec son cortège d’idioties ? Il faut sauver les naufragées pendant qu’il est encore temps. Regardez le casting de la honte