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Les Casques bleus tchadiens, plus lourd tribut de la MINUSMA

Depuis le début de la crise terroriste au Nord, le Tchad est le premier pays africain à avoir envoyé un…

Depuis le début de la crise terroriste au Nord, le Tchad est le premier pays africain à avoir envoyé un contingent d’hommes pour se battre dans le Nord, aux côtés des militaires maliens.

Ce lundi 23 janvier dans l’après-midi, le camp de la Minusma à Aguelhoc, situé dans la région de Kidal a essuyé plusieurs tirs de mortiers. Bilan : un casque bleu tchadien tué et six autres grièvement blessés. Ce camp est proche des zones où évoluent les djihadistes, comme Tessalit ou Abeibara et essuient fréquemment leurs attaques, en particulier d’Ansar Dine qui vise les forces étrangères. Cette dernière attaque intervient après deux autres, survenues récemment à Gao et près de Kidal provoquant plusieurs dizaine de morts. En ce début de janvier 2017, Plus de 100 personnes ont été violemment tuées dans le nord et au centre du pays, par des voitures piégées, lance-roquettes ou encore des kamikazes, et cela malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation il y a presque 20 mois.

Déployée depuis juillet 2013 au début de la crise sécuritaire au Mali, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, intégrant les forces tchadiennes (Minusma) est celle qui connaît le plus fort taux de mortalité de toutes les missions actuelles de maintien de la paix de l’ONU, par rapport à son effectif de plus de 10.300 militaires et policiers. Et les militaires tchadiens sont, sans doute, ceux qui ont compté le plus de disparus dans leur rang :

Le 23 octobre 2013, cinq casques bleus tchadiens sont tués lors de l’attentat de Tessalit. Le 20 janvier 2014, six soldats tchadiens étaient blessés par l’explosion d’une mine près de Kidal et le 16 mars 2014, un soldat tchadien est grièvement blessé par une mine à Tessalit. Le 11 juin 2014, quatre soldats tchadiens sont tués lors de l’attentat d’Aguelhoc. Le 2 août 2014, un soldat tchadien est tué par une mine. Le 9 août 2014, trois soldats tchadiens sont blessés par une mine près d’Aguelhoc. Le 2 septembre 2014, quatre soldats tchadiens sont tués et 15 autres blessés à une trentaine de kilomètres au nord de Kidal par l’explosion d’une mine. Le 14 septembre 2014, un véhicule saute sur une mine près d’Aguelhoc, un soldat tchadien est tué et quatre autres sont blessés.Le 18 septembre 2014, cinq soldats tchadiens sont tués et trois blessés par un engin explosif entre Aguelhoc et Tessalit. Le 18 décembre 2014, un casque bleu tchadien est tué et par une mine près d’Aguelhoc. Le 17 janvier 2015, un soldat tchadien tué et un autre blessé dans une attaque à Kidal. Le 8 mars 2015, un soldat tchadien est tué et huit blessés par des tirs de roquettes sur la caserne de Kidal. Le 25 février 2016, à Kidal, un soldat tchadien ouvre le feu et tue un commandant et un médecin militaire après avoir essuyé une remontrance de ces derniers pour cause d’ivresse. Le 12 mars 2016, à Tessalit, un soldat tchadien tue deux de ses officiers et en blesse un autre après une dispute portant sur les salaires. Le 18 mai 2016, près d’Aguelhoc, six casques bleus tchadiens sont tués (cinq le jour même puis un succombant à ses blessures) et trois blessés dans une embuscade.

Depuis le mois de février 2013, à travers les FATIM (forces armées tchadiennes en intervention au Mali), le Tchad a déployé environ 2 000 soldats. Même si un premier groupe d’environ 700 hommes est rentré au pays, actuellement, près de 2 000 hommes sont encore au Mali. Il a été le premier pas africain à être aux côtés du Mali, avec la France.