CDR: Les acteurs du processus électoral sont sceptiques

Les acteurs du processus électoral, autant des partis politiques, de la société civile que des partenaires techniques et financiers ont…

Les acteurs du processus électoral, autant des partis politiques, de la société civile que des partenaires techniques et financiers ont tiré à  boulets rouges sur la CDR dans sa forme comme dans sa composition. Si certains n’hésitent pas à  la qualifier de ‘’commission de farce », ‘’de machin », d’autres y voient un regroupement discriminatoire et fantaisiste pour séduire la communauté internationale. Le secrétaire général de la commission, non moins ancien ministre, Modibo Diakité, était l’un des panélistes. Dans sa tentative de faire raisonner l’auditoire, il a été hué et chahuté et même offensé par certains intervenants qui ne voulaient rien n’entendre. Le modérateur a dû intervenir pour calmer les esprits. La tension était à  la mesure de la frustration des uns et des autres. Difficile réconciliation Piquant une colère noire, le député de Goundam s’est interrogé en ces termes : « pourquoi les populations, sédentaires dans leur majorité, ne figurent pas dans cette commission alors qu’une minorité ethnique y est représentée par quatre personnes ? Il s’agit des tamasheq et arabes. Ces gens vont parler de la réconciliation avec qui au nord ?» fustige-t-il. Cette commission, prévient un autre intervenant du nom d’Aghissa : « est un instrument qui peut démoraliser les militaires au front. J’ai fait des formations en Russie en stratégie de guerre même si je ne suis pas militaire, mais je pense qu’on ne doit pas parler de dialogue si, au même moment les militaires sont au front. à‡a peut les démoraliser » martèle t-il. Pour Adama Coulibaly de « l’appel du Mali », il vaut mieux parler de la justice que de parler de réconciliation. « Les personnes violées, amputées, lapidées ont plutôt besoin de la justice que de dialogue ou de la réconciliation ». D’autres intervenants vont plus loin en affirmant que la CDR est une commission imposée à  l’Etat malien par les puissances pour une sortie rapide de crise. C’’est le ministre de la Justice nigérienne, Marou Amadou, ancien président du Conseil national de la transition au Niger, qui a marqué les esprits dans la salle en expliquant l’expérience de son pays. à‰loquent et cohérent, le ministre a pu finalement calmer les esprits avant d’appeler les Maliens à  l’union, à  la vigilance et à  la cohésion. « La résolution de la crise dépend de l’attente à  Bamako. Il faut vite sortir de la transition. Une transition ne doit pas durer et elle ne fait pas de développement personnel » a-t-il conseillé.