CEDEAO: Ils ne viendront plus

On attendait ce qui allait sortir de la rencontre de ce jeudi. Après les conclusions du sommet extraordinaire de la…

On attendait ce qui allait sortir de la rencontre de ce jeudi. Après les conclusions du sommet extraordinaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest le mardi 27 avril à  Abidjan, la visite à  Bamako des cinq chefs d’Etat devait permettre de voir un peu plus clair dans les positions de l’organisation sous régionale et surtout ce que répondait le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat. Il faudra donc attendre encore un peu. l’ avion du chef d’Etat ivoirien, président en exercice de la CEDEAO est reparti sans pouvoir atterrir. Des manifestants se réclamant du MP22, un mouvement pro-junte, ont en effet investi le tarmac depuis le milieu de la matinée tandis qu’à  l’extérieur de l’aérogare d’autres scandaient des slogans hostiles à  leur venue au Mali. « A bas la CEDEAO » ou « à  bas les impérialistes » pouvait-on lire sur les banderoles et autres pancartes brandis par les dizaines de personnes, essentiellement des jeunes présents sur les lieux. l’arrivée du chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, aux environs de 11 heures, avait fait pensé à  l’imminence de l’atterrissage des avions présidentiels. Mais, on apprendra quelques minutes plus tard que les trois présidents ont renoncé à  leur visite pour « des raisons sécuritaires ». Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « était dans l’espace aérien malien, il a fait demi-tour »,. Quand à  Blaise Compaoré, président burkinabé et médiateur dans la crise malienne, il « ne vient plus », a tout simplement déclaré une source proche de la délégation burkinabé. Idem pour le président de l’Union africaine, le béninois Boni Yayi. Quelle suite pour les événements On apprend que les chefs d’Etat qui devaient venir à  Bamako ont décidé de se retrouver à  Abidjan pour discuter de la suite à  donner à  cet incident et aux discussions prévues avec le CNRDRE. La «réunion d’urgence » devrait avoir lieu dans les prochaines heures et on devra savoir assez vite quelles mesures l’organisation sous-régionale à  l’intention de prendre face à  la situation.Les cinq chefs d’Etat sont en ce moment même réunis à  l’aéroport d’Abidjan o๠ils discutent à  huis clos. Les pro-junte soutiennent que le pays n’a pas besoin d’une quelconque intervention de la CEDEAO tandis que leurs opposants pensent que la seule issue à  cette crise pourrait venir des propositions que devront faire les chefs d’Etat. Ces derniers ont d’ores et déjà  évoqué la possibilité d’une transition dirigée par le Président de l’Assemblée Nationale. Pendant ce temps, nous apprenons de sources concordantes que la ville de Kidal subit depuis ce matin un assaut des troupes du MNLA. Les combats seraient très violents et les populations recluses chez elles dans une situation humanitaire qui commence à  se dégrader par manque de ravitaillement. Les rebelles touareg sont en effet aux portes de la ville depuis plusieurs jours. EN prenant le pouvoir le 22 mars, le CNRDRE s’était fixé comme priorité de pacifier rapidement le Nord du pays. Pour le moment, les choses ne semblent pas aller dans ce sens.