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CEI ivoirienne : On joue les prolongations

Attendue par les acteurs et les observateurs de la scène politique ivoirienne, la décision de la Cour africaine des droits…

Attendue par les acteurs et les observateurs de la scène politique ivoirienne, la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, en ruinant les espoirs de l’opposition, apporte de l’eau au moulin du parti au pouvoir.

Notifiée le 28 novembre et rendue publique début décembre, la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a donné son imprimatur à l’actuelle Commission électorale indépendante (CEI), mise en place sans une partie de l’opposition, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), proche de Laurent Gbagbo.

Top départ Quelque peu suspendus à la décision de la CADHP, le PDCI et EDS, qui ne comptent pas baisser les bras, crient tout de même leur déception, mais ne s’avouent pas vaincus. Et si la cour souligne que son ordonnance « demeure de nature provisoire et ne préjuge en rien (de ses) conclusions quant au fond de l’affaire », les avocats du PDCI pensent pouvoir obtenir gain de cause dans la décision sur le fond avant la fin du premier trimestre 2020. Selon Me Suy Bi Gohoré Emile, avocat du parti dirigé par Henri Konan Bédié, rien n’est encore perdu et la décision de la Cour sur le fond est très attendue. En cas de non changement de la CEI actuelle, les partis absents de la commission centrale n’auront pas de représentants dans les commissions locales. Une donne qui pourrait faire l’objet de vifs débats au cours du le premier trimestre de 2020 entre les différents partis politiques ivoiriens. Pour le PDCI, cela serait de nature à biaiser le jeu électoral. Suivi dans cette posture par ses nouveaux alliés, il n’écarte nullement une possibilité de boycott des élections dans « ces conditions », murmure-t-on. Mais, en attendant, les avocats du parti historique comptent utiliser différents moyens afin d’obtenir gain de cause auprès des tribunaux. Du côté de l’État et du parti au pouvoir (RHDP) l’on se frotte déjà les mains après cette décision. « Il faut avancer dans le débat. Une élection se gagne dans les urnes, et non à la CEI », avance le Directeur exécutif Adama Bictogo. Soutenu en cela par le Président de la République qui, fin novembre, indiquait que pour ce qui était de la CEI, il n’y avait pas de « retour en arrière possible ».