CENI : A quoi joue Kafou ?

l'opposition malienne (parlementaire et extra-parlementaire) n'a pas fait dans la dentelle ce mercredi 10 août avec le ministre de l'administration…

l’opposition malienne (parlementaire et extra-parlementaire) n’a pas fait dans la dentelle ce mercredi 10 août avec le ministre de l’administration territoriale et des collectivités, Kafougouna Koné. Pour elle, dans l’affaire des quotas pour la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, le ministre a bien du mal à  convaincre de sa neutralité. En témoigne, selon elle, la lettre de celui-ci envoyée vendredi dernier au Comité central du parti SADI, lui demandant de désigner le nom de son représentant devant siéger au sein de la CENI. Pour les responsables des partis d’opposition, (qui étaient face à  la presse ce mercredi) cette correspondance du ministre de l’administration territoriale témoigne de sa position de parti-pris dans les discussions en cours. Selon eux, « la démarche du ministre de tutelle viole de manière flagrante les dispositions de la Loi électorale en son Article 7 qui stipule que le partage des dix postes au sein de la CENI réservés aux partis politiques, doit se faire de manière équitable ». Or, regrette l’opposition, la teneur de la correspondance du ministre piétine cette disposition. Pour le représentant du Bloc africain pour le renouveau et l’alternance (BARA) « Kafougouna s’est rangé du côté de la majorité pour prendre la CENI en otage ». Selon M. Cissé, il n’y a pas de doute que la stratégie mise en place par la majorité est d’exclure l’opposition extra-parlementaire. Abondant dans le même sens, le président l’UNPR, Modibo Sangaré, a expliqué qu’il est important d’analyser le comportement du ministre Kafougouna Koné. Pour lui, «en refusant d’appliquer les dispositions de la loi électorale, la majorité, en complicité avec le ministre Kafougouna, veulent mettre en œuvre le plan d’élections frauduleuses pour 2012». «La CENI n’est pas un gâteau à  partager. C’’est un organise de régulation, de surveillance des élections» a précisé le Modibo Sangaré. Qui prévient que les partenaires de l’Etat s’apprêtent à  injecter des milliards dans des élections qui ne répondront (sur cette lancée) à  aucune norme démocratique. Bientôt une plainte devant les tribunaux Face à  la situation, les partis politiques de l’opposition ne comptent pas lâcher du lest. Pour eux, tout sera mis en œuvre pour l’application des dispositions de la loi électorale. Pour le représentant du parti SADI, l’issue de la réunion de concertation tenue le vendredi 29 juillet 2011 au siège de l’ADEMA-PASJ entre les Partis de l’opposition et ceux de la majorité sur la répartition des quotas à  la CENI, a établi un constat d’échec des négociations. Cet échec, poursuit Dr Oumar Mariko, est le fait de la majorité qui n’a pas pu se départir de sa conception mécanique de la notion d’équité et a maintenu sa position qui est de 9 sièges contre 1 à  la CENI nationale. «Elle fonde ses arguments sur le fait qu’en 2009, au nom du principe d’équité contenu dans la loi électorale, trois partis de l’opposition (RPM, PARENA et SADI) qui siégeaient à  l’Assemblée Nationale ont eu chacun un siège à  la CENI nationale. Selon elle, en 2012, il n’existe qu’une seule opposition parlementaire à  l’Assemblée Nationale, d’o๠la justification de 1 siège au niveau de la CENI nationale. Or, la loi électorale ne dit pas que pour qu’un parti de l’opposition soit à  la CENI nationale, il lui faudrait obtenir des sièges à  la Représentation nationale ! D’ailleurs, la loi N° 047 200 portant statut de l’opposition en donne une définition claire qui ne souffre l’ombre d’aucune ambigà¼ité » a précisé le représentant du parti SADI. En clair, pour Oumar Mariko, «la notion d’équité repose sur des valeurs, une éthique et sur la crédibilité. Elle n’a rien à  voir avec celle défendue par la majorité qui la considère comme la représentation proportionnelle des forces qui est de l’ordre du quantitatif ». «l’équité repose, explique-t-il, sur la qualité du système. C’’est parce qu’il y a déjà  un déséquilibre très prononcé des forces avec d’un côté la majorité présidentielle, qui dispose de moyens financiers et logistiques conséquents, une forte influence liée à  la gestion du pouvoir et de l’autre côté l’opposition ,en position très défavorable, ne disposant pas de moyens financiers ni d’un véritable statut de l’opposition, que l’équité doit intervenir pour assurer et garantir la crédibilité de notre système démocratique. Elle introduit le principe de la discrimination positive en faveur du plus faible pour réduire le déséquilibre des forces» a déclaré le secrétaire du parti SADI. Qui rappelle la mission de la CENI selon les dispositions de loi N°06-44/du 04 septembre 2006. Pour les partis politiques de l’opposition, une plainte sera introduite dans les jours à  venir devant le Tribunal administratif de Bamako. C’est donc désormais un feuilleton judiciaire qui se profile à  l’horizon.