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Centrafrique: Djotodia d’accord avec la CEEAC

Ce jeudi matin, M. Djotodia a reçu à  Bangui une délégation composée des ministres des Affaires étrangères des pays de…

Ce jeudi matin, M. Djotodia a reçu à  Bangui une délégation composée des ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et de représentants de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la francophonie. Le nouvel homme fort de Centrafrique, Michel Djotodia, a déclaré approuver la mise en place d’un processus de transition démocratique prévoyant la désignation d’un président pour moins de 18 mois. Les chefs d’à‰tat d’Afrique Centrale avaient tracé la veille les grandes lignes de la transition lors d’un sommet extraordinaire de la CEEAC à  N’Djamena, la capitale tchadienne. à‰lections dans 18 mois, Djotodia pas reconnu « président » Selon l’annonce faite par le président tchadien Idriss Deby, un Conseil national de transition (CNT) formé par toutes les composantes de la société centrafricaine désignerait un président pour une période qui ne devrait pas excéder 18 mois. Cet organe serait chargé de rédiger une nouvelle Constitution et jouerait également le rôle législatif d’une Assemblée. « J’en ai discuté avec le chef de l’Etat qui a marqué son accord pour que cette solution soit retenue », a affirmé jeudi le Premier ministre Nicolas Tiangaye. « Dès l’instant o๠toutes les composantes de la société feront partie de cette institution, c’est un gage de légitimité et de légalité qui permettrait de donner plus de poids à  nos institutions », a-t-il dit, jugeant que la Centrafrique éviterait ainsi « d’être mise au ban de la communauté internationale ». Le Séléka avait renversé le 24 mars le président centrafricain François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans. Puis, le 30 mars, M. Djotodia s’était autoproclamé président en annonçant qu’il « remettrait le pouvoir » en 2016, au terme transition de trois ans. Mais le président du Tchad, très influent en ce qui concerne la Centrafrique, a conclu mercredi: « En l’état actuel des choses, il est impossible de reconnaà®tre un président autoproclamé ». Djotodia toujours maà®tre du jeu Ces schémas pourrait en fait permettre à  M. Djotodia de rester au centre du jeu s’il devenait le président désigné, des élections n’étant prévues qu’en 2015. « On peut penser que sera M. Djotodia » qui accédera à  la présidence, a estimé l’ambassadeur de l’Union européenne à  Bangui, Guy Samzun. Celui-ci « n’est pas du tout rejeté du processus, au contraire », a estimé le diplomate. Pour un ancien proche du régime Bozizé ayant requis l’anonymat, le « Séléka a gagné et on ne peut pas le faire disparaà®tre comme ça ». « Raccourcir le délai de transition est une bonne chose également. Si on voit que ce n’est pas réalisable, on peut prolonger ». L’ancien Premier ministre et opposant centrafricain Martin Ziguélé, présent au sommet, a également réagi positivement: « La décision des chefs d’Etat est (…) un moyen de donner une légitimité à  un homme ou une femme qui aura la redoutable tâche de mener cette transition ». Exil béninois pour Bozizé Le président sud-africain Jacob Zuma, invité au sommet de N’Djamena, y avait annoncé le retrait des troupes sud-africaines de Centrafrique. Officiellement, ces militaires sud-africains étaient à  Bangui dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale portant sur la formation de l’armée centrafricaine. L’autre annonce phare de ce sommet a été l’exil accordé par le Bénin à  l’ex-président François Bozizé. Ce dernier réfugié au Cameroun depuis le coup d’à‰tat avait envoyé une requête à  Yayi Boni qui était restée lettre morte. Présent au sommet, le chef de l’à‰tat béninois s’est dit prêt à  accueillir le président centrafricain déchu. Les chefs d’Etat d’Afrique centrale avaient appelé le président Thomas Yayi Boni à  accueillir François Bozizé « en tant que frère ».