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Centrafrique : fin de l’opération Sangaris

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a annoncé la fin de l’opération française Sangaris. Alors que dans…

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a annoncé la fin de l’opération française Sangaris. Alors que dans le pays, les populations sont inquiètes par la montée de la violence ces derniers jours.

Hier dimanche, dans la soirée, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé à Bangui pour acter la fin de l’opération française Sangaris, présente en Centrafrique depuis le 5 décembre 2013 pour, comme les forces onusiennes de la Minusca, mettre fin à la « faillite totale de l’ordre public, l’absence de l’état de droit et les tensions interconfessionnelles ». Une décision qui n’est pas sans inquiéter en Centrafrique où ces dernières semaines les violences se sont intensifiées.

Le lundi 24 octobre, Journée des Nations unies, la ville de Bangui a connu une journée ville morte et des manifestations d’organisations de la société civile pour demander le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA). Les forces onusiennes, accusées de passivité face aux violences dans le pays, auraient été la cible de caillassages et tirs de la part des manifestants, et auraient répondu par des tirs de sommation à balles réelles. De plus, le mercredi 13, des ex-miliciens de la Séléka (forces rebelles musulmanes opposées à l’ex-président centrafricain François Bozizé) avaient attaqué des réfugiés à Kaga-Bandoro, dans le centre, faisant 30 morts et 57 blessés. Autre incident, l’assassinat d’un officier supérieur dans le quartier PK5 de Bangui, qui a donné lieu à des représailles contre des Peuls musulmans. Les événements de lundi 24 octobre on fait trois morts et six blessés selon un bilan provisoire. C’est dans ce climat extrêmement tendu qu’est intervenue la visite du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

« La France ne s’est pas engagée en république centrafricaine pour rester. La France avance des raisons financières pour justifier son retrait puisqu’elle est également engagée ailleurs… notamment au Mali. La mission de la France en RCA répondait à 3 objectifs majeurs: freiner les conflits intercommunautaires, reconstruire l’État, organiser les élections présidentielles. La RCA est encore fragile, mais la France laisse derrière elle 300 soldats pour former l’armée centrafricaine », tels sont les arguments avancés par  Kamissa Camara, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, interrogée par TRT World. De fait, environ 350 soldats français resteront en RCA.