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Centrafrique: intervention française « immédiate »

«Vu l'urgence, j'ai décidé d'agir immédiatement, c'est-à -dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des…

«Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à -dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens». A l’issue d’un conseil restreint de défense à  l’Elysée, le président François Hollande a lancé dans l’urgence jeudi soir l’opération «Sangaris» en République centrafricaine. Quelques heures plus tôt, l’ONU donnait son feu vert, via une résolution adoptée à  l’unanimité, pour intervenir dans ce pays livré au chaos. Cette résolution autorise les soldats français à  «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l’accomplissement de son mandat». L’objectif: rétablir la sécurité. Le secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2127 qu’il considère comme « une étape importante et opportune ». Ban-ki-Moon « salue les efforts des forces françaises » et souligne l’importance « d’un déploiement rapide de la Mission internationale de soutien à  la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca) » pour protéger les civils. La France en attendant l’Afrique La force africaine doit compter jusqu’à  3.600 hommes, mais n’en rassemble pour l’instant que 2.500, mal équipés et entraà®nés. Paris dispose déjà  sur place d’environ 650 hommes, mais ces effectifs seront «doublés d’ici quelques jours pour ne pas dire quelques heures», a promis François Hollande. Près de 350 militaires français stationnent actuellement au Cameroun, dont une partie devrait franchir la frontière centrafricaine par la route. L’UE examine dès à  présent les moyens d’assister cette force, avec «plusieurs options», principalement «financières», tandis que la Grande-Bretagne a déjà  proposé une «aide logistique limitée» à  la France Violents combats ce jeudi en RCA La journée du jeudi 5 décembre a été marquée par de nouvelles violences. Dès l’aube, des tirs assez fournis d’armes automatiques, de mitrailleuses et de mortiers ont été entendus dans plusieurs quartiers de Bangui, la capitale de Centrafrique. « Les premiers tirs ont été entendus vers 4h du matin. D’abord au nord de la ville puis peu de temps après au sud de la ville, essentiellement dans les quartiers de Kassa௠et de Boy-Rab », rapporte un journaliste de France 24. « Il semblerait qu’il s’agisse d’attaques de milices anti-Balaka (« anti-machettes », en langue sango) sur des cantonnements des forces armées centrafricaines et notamment le camp militaire de Kassaà¯. Ces milices soutiennent l’ancien président Bozizé et s’opposent à  l’ex-Séléka, l’alliance qui a pris lele journaliste Matthieu Mabin, qui a pu observer « des mouvements de troupes dites ex-Séléka, donc aujourd’hui forces armées centrafricaines, vers le nord de la ville ». Au fil des heures, les tirs ont diminué d’intensité. De son côté, le président centrafricain de transition Michel Djotodia a annoncé l’extension immédiate de quatre heures du couvre-feu, imposé désormais de 18H à  6H. Comme les jours précédents, les militaires français du détachement stationné à  l’aéroport ont mené des patrouilles dans la ville.