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Centrafrique, les élections de la dernière chance…

Les Centrafricains ont fini par se rendre aux urnes le dimanche 13 décembre, pour se prononcer sur une nouvelle constitution…

Les Centrafricains ont fini par se rendre aux urnes le dimanche 13 décembre, pour se prononcer sur une nouvelle constitution censée limiter à  deux le nombre de mandat présidentiel, exclure du processus politique des groupes armés (anti-balaka et Seleka), et créer une Haute cour de justice. Le samedi 12 décembre, à  la veille du vote, l’invalidation de la candidature de Patrick-Edouard Ngaà¯ssona, un chef anti-balaka, a fait descendre dans la rue des centaines de personnes. Le lendemain, des tirs à  l’arme lourde destinés à  intimider les votants, ont fait cinq morts et 20 blessés. Ce référendum intervient à  quelques encablures des élections présidentielle et législatives devant mettre fin à  une transition fragile, installée le 23 janvier 2014 au plus fort de la guerre civile. Le 30 novembre, la Cour constitutionnelle a validé 28 candidatures, parmi lesquelles celles d’Anicet Georges Dologuélé, ex premier ministre et fondateur de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA). Autre figure, Martin Ziguélé, ex Premier ministre d’Ange Félix Patassé, s’appuie lui sur le slogan « Réconciliation, rassemblement, reconstruction » avec le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC). à€gé de 58 ans, figure clé de l’opposition, il est d’ailleurs perçu comme le « candidat de la France » du fait de ses réseaux socialistes. De nombreux observateurs mettent en garde contre l’organisation d’élections au forceps, à  cause du retard dans les préparatifs techniques, de l’incertitude sur la faisabilité des listes électorales, des faiblesses organisationnelles et des risques sécuritaires. Pourtant, de l’avis de Thierry Vircoulon, du centre de réflexion International Crisis Group (CGC), ces élections sont celles de la dernière chance. « Soit le gouvernement qui en sortira pourra rétablir un minimum de confiance avec la population et la communauté internationale, soit la Centrafrique continuera sa descente aux enfers », conclut-il. Boubacar SANGARE