Centrafrique : rapatriements en cascade

Il faut fuir, quitter Bangui à  tout prix. C'est le mot d'ordre pour les nombreux ressortissants étrangers installés dans la…

Il faut fuir, quitter Bangui à  tout prix. C’est le mot d’ordre pour les nombreux ressortissants étrangers installés dans la capitale centrafricaine en proie à  la violence la plus extrême. D’après les derniers, les milices chrétiennes d’autodéfense anti-balakas [anti-machettes en langue Sango], formées après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, s’en prennent désormais à  tous les musulmans présents en Centrafrique. D’o๠l’urgence de partir. Après les Français, les Sénégalais, les Tchadiens qui ont déjà  rapatrié leurs ressortissants, au tour des Maliens, avec 500 âmes attendues à  Bamako ce lundi. Leur arrivée initialement prévue dimanche 5 janvier a été finalement reportée. A l’ambassade du Mali à  Bangui, c’est l’espoir mêlé à  la peur : « Je suis née ici, je n’ai jamais mis les pieds au Mali, C’’est la première fois que J’y vais », explique Aissatou Sissoko, qui attend le dernier appel dans la cour de l’ambassade avant d’être acheminée vers l’aéroport. Comme elle, la plupart des Maliens de Centrafrique dans l’attente de leur rapatriement laissent tout derrière eux. « Je ne pense pas revenir un jour, affirme Asmaou Isilla sur le chemin de l’aéroport. Ils ont détruit nos maisons, brûlé nos camions… Je suis très triste de laisser mon pays », un témoignage recueilli par France 24. Depuis début décembre, les violences entre musulmans et les chrétiens anti-balakas ont provoqué la mort de plus d’un millier de personnes, malgré le déploiement de 1 600 soldats français et de près de 4 000 soldats de la paix africains. Le nombre de déplacés s’élèverait, selon l’ONU à  quelque 935 000 personnes, provoquant une crise humanitaire de grande ampleur.