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Cheick B. Traoré: « Nous disons la vérité aux maliens »

La CARE est un tout jeune parti. Peut-on dire aujourd'hui qu'il dispose d'une base populaire solide? Nous sommes présents dans…

La CARE est un tout jeune parti. Peut-on dire aujourd’hui qu’il dispose d’une base populaire solide? Nous sommes présents dans 47 cercles. Je peux dire que le parti est de mieux en mieux implanté. Les militants sont venus très nombreux [lors du lancement de la semaine dernière, ndlr].Ils sont venus de tout de partout du Mali, de Kayes à  Kidal en passant par Mopti et Sikasso. La CARE n’a rien à  prouver à  qui que ca soit. Nous sommes un parti pour le peuple et nous avons toujours dit que nous agissons dans l’intérêt du peuple. Sans le peuple, il n’y aurait pas de raison à  notre existence. Nous avons également tendu la main à  tous nos compatriotes à  l’extérieur du Mali. Je peux dire sans fausse modestie que nous sommes le parti le mieux implanté en dehors du Mali. Qu’est ce qui fait la force de votre parti ? l’école a perdu sa valeur d’antan, notre population veut la mécanisation de l’agriculture afin que l’agriculteur soit libéré de la honte, notre population veut l’accès au capital. Tout cela ne peut se faire sans la majorité derrière nous, le socle de notre politique est l’émancipation des valeurs culturelles maliennes. Il faut que les maliens se réveillent. Nous voulons faire l’union de génies créateurs au Mali. Pour ce faire, il nous faut aller vers eux en expliquant la politique de la gouvernance non seulement dans nos langues mais aussi à  travers notre culture. Nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui, nous devons aller de l’avant en renforçant ces liens culturels. . Nous sommes d’accord avec les européens qui disent qu’il ya pas de développement sans culture. Il est grand temps que les maliens comprennent que nous, nous ne serons rien sans nous-même. Comment percevez- vous l’image du Mali ? l’image du Mali est avant tout culturelle. Il y a des pays qui ont peu de ressources mais qui se sont développés sur leur culture. Les USA, la France, le japon et beaucoup de pays asiatiques se sont développés à  partir de leur culture. Aujourd’hui, la France a sa constitution au Mali. La constitution malienne n’est autre que la constitution de la 5 ème république française. La société la plus conservatrice du monde est la société américaine. Parce que les américains sont attachés à  leur culture, ils s’accrochent à  leur culture. C’’est pourquoi à  travers le Mali on dit à  ceux qui viennent nous écouter : les autres font de la politique ; ce que nous faisons C’’est la vérité. On est basé sur autre chose que la politique de gouvernance. Au Mali, le drame est que ce sont les autres qui élaborent notre politique de gouvernance. Or, un adage dit que « la meilleure connaissance est la connaissance de soi-même ». Que répondez-vous à  ceux qui pensent que vous portez l’héritage politique de votre père, Général Moussa Traoré ? Nous l’avons toujours dit : l’idéologie de la CARE est différente de toutes les politiques du Mali indépendant jusqu’à  nos jours. Personnellement, je ne réclame pas l’héritage politique de Moussa Traoré. Cependant, je réclame son héritage social. Je suis son fils et fier de l’être. Politiquement, nous avons des idéologies divergentes. Je n’ai même pas besoin de me justifier. Les Maliens me connaissent. Quels rapports existe-t-il entre votre formation et le Mpr, le parti qui s’est toujours réclamé de votre père et le RDPM, parti de votre beau-frère ? Il n’y a pas de relation politique entre Choguel Maà¯ga et moi. C’’est quelqu’un pour qui J’ai beaucoup de respect. Socialement, celui qui déclare soutenir ton père, mérite ton respect. En ce qui concerne Cheik Modibo Diarra, je ne connais même pas la philosophie politique qui est dernière son parti. Il ne peut y avoir un lien entre lui et moi car on est complètement différent. Il faut que les gens comprennent cela. Le gouvernement malien aura un calendrier chargé : réforme de l’Etat, élection présidentielle…Que pensez-vous de cette situation ? Je me retiens souvent de faire des commentaires sur l’inconnu. Chez nous « tu ne mets pas de la farine dans ta bouche si tu n’es pas sûr de la mouiller ». Attendons de voir, comme ils disent qu’ils peuvent faire les réformes et les élections. Une chose est sûre : nous sommes en train de nous préparer. La CARE sera présente à  l’élection présidentielle de 2012. Serez-vous candidat ? C’’est le parti qui va choisir son candidat pour les élections à  venir.