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Cheick Modibo Diarra face à la presse :  » Je ne démissionnerai pas ! « 

Dans son face à  face avec la presse nationale, le premier ministre de transition a saisi l'occasion pour asséner quelques…

Dans son face à  face avec la presse nationale, le premier ministre de transition a saisi l’occasion pour asséner quelques vérités à  ses détracteurs. Plus qu’un exxercice de style, C’’est une autre forme de gouvernance que Cheick Modibo Diarra entend insuffler au Mali. Le style de l’homme dérange il est vrai. Dans le débat télévisuel qui l’a confronté à  nos confrères Youssouf Touré (ORTM), Sékou Tangara (Africable), Dramane Koné (Assep) et Madiba Keita (Essor), avec pour décor, la primature, Cheick Modibo Diarra, s‘est révélé un orateur intarissable, alors que son action gouvernementale, depuis sa nomination au poste de premier ministre de transition le 18 avril 2012, fait l‘objet de toutes les critiques. Lenteur, inaction, manque de cohérence, non assistance à  populations en danger, les qualificatifs n’ont pas manqué ces trois derniers mois pour fustiger sa gouvernance de crise. «Sur la défensive » Pendant près de deux heures horloge, le premier ministre est resté sur la défensive. Aucune question n’a été éludée. Les réponses tombaient sèches sans langue de bois. «Â Je ne démissionnerai pas », a répété Cheick Modibo Diarra, en réponse à  ceux qui demandent sa tête. Les raisons :  «Â l’Accord-cadre ne le prévoit pas sans oublier sa volonté inébranlable de servir le pays qui lui a tout donn頻 , avance l‘intéressé. l’enfant de Ségou s’est montré incisif estimant qu’il n’est pas un « cow boy que des indiens encercleraient pour l’intimider ». Une pique lancée aux partis politiques avec un clin d‘œil à  l‘Oncle Sam. «Â On ne libère pas le nord en trois mois » Sur la question du nord qui a sous-tendu l‘intégralité du débat, Cheick Modibo a rappelé que l’armée se préparait pour la «Â guerre inévitable » en vue de sa libération. «Â On ne peut chasser en trois mois des islamistes qui se sont installés depuis dix ans au Mali », a-t-il répété. Sur l’option négociation, elle se fera avec ceux qui accepteront l’intangibilité du territoire malien et la laà¯cité, bref les principes de base de la République. Et d’affirmer qu’il ne saurait y avoir un chronogramme précis pour la libération du nord compte tenu de l’étendue du septentrion et de l’enracinement des groupes d’occupation au nord. Aux brigades d’autodéfense, le PM a invité ces volontaires à  rejoindre l’armée nationale, meilleur moyen de participer à  la libération. Pour le chef du gouvernement, la libération, ce sont aussi des contacts informels avec les occupants, les couloirs humanitaires, et C’’est enfin, entretenir la fibre patriotique des Maliens, trop englués dans un climat de méfiance. Climat entretenu par la classe politique et les journalistes, pour qui le Premier ministre n’a pas eu de tendres mots. «Â Le Mali peut trébucher mais ne s’effondrera jamais » Malgré un contexte particulièrement difficile de ‘’sevrage » de l‘aide au développement, le gouvernement, selon CMD, a pu résoudre les équations agricole, éducative et salariale. Pour une fois, estime le chef du gouvernement, le Mali vit sur ses propres fonds, une forme de souveraineté à  saluer à  en croire ses propos. Se disant réceptif à  toutes les critiques constructives et insensibles à  celles malsaines, l’ex astrophysicien a invité les Maliens à  un sursaut national pour relever le défi : celui de transformer notre triste réalité en atout. «Â Le Mali peut trébucher mais ne s’effondrera jamais », a lâché l’enfant de Ségou, avec force et conviction. Sur la forme, Cheick Modibo Diarra, a peut être remporté une victoire. Celle de la communication. Sur le fond, il n’a pas encore gagné la bataille du temps, et reste attendu sur ce nouvel attelage gouvernemental qui devrait donner des ailes à  son action. Avec le retour de Dioncounda Traoré à  Bamako, il faudra une complémentarité entre la feuille de route du Premier ministre de «Â pleins pouvoirs» et celle du Président par intérim, à  qui la communauté internationale a manifesté son plein soutien pour la stabilisation de la transition malienne. Le temps de l’imbroglio politique avec un pouvoir à  trois têtes est-il définitivement révolu ? A CMD de convaincre les Maliens ! Dans un an ? Durée légale de la transition telle que fixée par la CEDEAO et l’Accord cadre.